« Jusqu’à une
date récente, les pays d’Amérique latine étaient considérés comme la terre
d’élection de toutes les formes de ce « populisme » qui se trouve désormais aux portes du
pouvoir dans certaines vénérables démocraties occidentales. À première vue, la
destitution de la présidente Dilma Rousseff, entérinée le 31 août 2016,
semble aller à rebours de la vague observée ailleurs. En lieu et place des
pratiques illibérales polonaises ou hongroises, ou des « insurrections électorales »
aux États-Unis et en Europe de l’Ouest, on observerait, au Brésil, une démarche
inverse : point d’exigence de démocratie directe ou de dictature d’un
peuple unanimiste, incarné dans son leader, mais au contraire, la victoire des corps
intermédiaires et du droit, en accord avec la protestation citoyenne, sur une
présidente censée avoir bafoué le pacte fondamental et, plus largement, sur le
Parti des Travailleurs (PT) qui, à la tête de
l’exécutif pendant 13 ans, aurait infiltré l’appareil d’État et organisé un
vaste réseau de corruption pour rester au pouvoir. Michel Temer, vice-président
et successeur de Dilma Rousseff, n’a rien d’un néo-caudillo. Il s’agit d’un
juriste cauteleux, familier des coulisses du Congrès. Le Parti du Mouvement
Démocratique Brésilien (PMDB) dont il est issu est un
parti de notables qui se présente volontiers comme centriste (devenu, en
réalité, très conservateur) et comme la colonne vertébrale du parlementarisme
brésilien et de la Nouvelle République qui a succédé à l’autoritarisme du
régime militaire (1964-1985). »
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim 2018
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire