Le remaniement tel qu’il
tente de se faire dans la durée et la douleur est inédit dans l’histoire de la Ve
République. Jusqu’alors, les règles non écrites étaient limpides : le
Premier ministre propose, le Président dispose et impose. Si par le passé il
est advenu une tension, jamais le public ne le sut, on le découvrait en lisant,
après, les mémoires des politiques. Aujourd’hui, même si les médias déguisent
comme ils peuvent et taisent au risque de la « fake news », il
apparait clairement que le Premier ministre et le Président de la République se
contestent les candidats : une preuve supplémentaire de l’état de
fragilité pour ne pas dire de faiblesse du Chef de l’Etat et de l’ambition
accrut d’Édouard Philippe.
L’affaire Benalla, bombe à
fragmentation, les petites phrases, les photos, l’absence de résultats
économiques tangibles et les ministres d’État qui claquent la porte sans se
soucier de l’autorité présidentielle sont une nouveauté bien malvenue dans la
période dans laquelle nous pénétrons. Que pourrait-il se produire si Édouard
Philippe ne cédait pas ? Ne pouvant démissionner, selon la constitution,
il serait alors renvoyé par Emmanuel Macron. Si au, contraire le Président de
la République acceptait le choix personnel du Premier ministre, il saurait son
mandat terminé. A l’inverse si Édouard Philippe s’inclinait, il deviendrait un
second Fillon d’un Président considérablement affaibli et déconsidéré.
Dans un scénario plus
grave, et alors même que La République en marche a une majorité des sièges, une
dissolution de la Chambre s’imposerait faute d’avoir un successeur fédérateur à
Edouard Philippe à quelques mois des
élections européennes vues par Emmanuel Macron comme Sa bataille.
Le mandat de Jupiter,
co-chef de la terre, chef du climat est de plus en plus suspendu.
Jean Vinatier
Seriatim 2018
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