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mercredi 10 octobre 2018

Macron/Philippe : ci-git quinquennat ? N°4541 12e année


Le remaniement tel qu’il tente de se faire dans la durée et la douleur est inédit dans l’histoire de la Ve République. Jusqu’alors, les règles non écrites étaient limpides : le Premier ministre propose, le Président dispose et impose. Si par le passé il est advenu une tension, jamais le public ne le sut, on le découvrait en lisant, après, les mémoires des politiques. Aujourd’hui, même si les médias déguisent comme ils peuvent et taisent au risque de la « fake news », il apparait clairement que le Premier ministre et le Président de la République se contestent les candidats : une preuve supplémentaire de l’état de fragilité pour ne pas dire de faiblesse du Chef de l’Etat et de l’ambition accrut d’Édouard Philippe.
L’affaire Benalla, bombe à fragmentation, les petites phrases, les photos, l’absence de résultats économiques tangibles et les ministres d’État qui claquent la porte sans se soucier de l’autorité présidentielle sont une nouveauté bien malvenue dans la période dans laquelle nous pénétrons. Que pourrait-il se produire si Édouard Philippe ne cédait pas ? Ne pouvant démissionner, selon la constitution, il serait alors renvoyé par Emmanuel Macron. Si au, contraire le Président de la République acceptait le choix personnel du Premier ministre, il saurait son mandat terminé. A l’inverse si Édouard Philippe s’inclinait, il deviendrait un second Fillon d’un Président considérablement affaibli et déconsidéré.
Dans un scénario plus grave, et alors même que La République en marche a une majorité des sièges, une dissolution de la Chambre s’imposerait faute d’avoir un successeur fédérateur à Edouard Philippe  à quelques mois des élections européennes vues par Emmanuel Macron comme Sa bataille.
Le mandat de Jupiter, co-chef de la terre, chef du climat est de plus en plus suspendu.

Jean Vinatier
Seriatim 2018

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