Si l’on suit les médias, les gilets jaunes disparaissent, s’épuisent
alors que l’exact inverse s’opère : les « gueux », les
« sans-dents », ceux qui puent le diesel, s’organisent, soutenus par
les populations : ils sont réapprovisionnés, des cabanes sont bâties aux
ronds-points et carrefours. Les voitures particulières passent les barrages au
ralenti, les camions seuls sont arrêtés.
Le gouvernement autorisera une manifestation le samedi 24 au Champs de
Mars, une nasse pour emprisonner une foule, il serait donc étonnant que tous
les gilets jaunes s’y retrouvassent. La logique de leur révolte voudrait qu’ils
se rependissent dans tout Paris, en petits groupes d’abord pour disperser les
forces de l’ordre, ensuite impliquer les Parisiens qui vivent dans une bulle
bobo, enfin éviter que les Blacks blocs ne s’infiltrent et commettent en leur
nom tous les dégâts possibles qui leur seront reprochés par l’exécutif !
Pendant ce temps, bien évidemment des défilés gilets jaunes se feront sur tout
le territoire.
Leur révolte qui va jusqu’à la Réunion où l’armée est envoyée…contre
des Français, place les partis politiques, les syndicats sur la défensive. Si
la révolte s’évanouit, ils la moqueront, si elle se régénère, ils chercheront à
en prendre la direction d’une façon ou d’une autre. Partout les bases ne manifestent
pas les mêmes précautions que les centrales syndicales et les états-majors
politiques, le ras-le-bol est descendu tout en bas pour balayer l’ensemble de
la population et pas seulement comme l’écrit avec dédain Le Monde, la seule « petit
classe moyenne ». Si pour l’heure les banlieues ne bougent pas, jusqu’alors
tous les manifestants sont blancs, ce calme est trompeur car dès l’instant où
le pouvoir affichera des accommodements, bien des écluses s’ouvriront. L’exécutif
peut-il prendre le risque d’une répression féroce quand des flottements
apparaissent parmi des policiers et des CRS ?
Dans ce climat très incertain, l’Elysée a trouvé le moyen de
mécontenter les élus périphériques l’Association des maires : d’abord en annonçant
qu’Emmanuel Macron n’irait pas, avant de se résigner à y envoyer un discours
avant de sélectionner deux mille édiles pour les convier au Palais où il trouva
le moyen de les faire poireauter trois quart d’heure !
Les Français soutiennent massivement les gilets jaunes, encore
faudrait-il que ce soutien s’affirme publiquement. Il y a des hésitations, des
blocages mentaux tellement on nous bassine avec les idées bienpensantes qui
contraints à aimer tout le monde, parce que l’autre est forcément une victime, forcément
une minorité, c’est la dictature du Bien,
du Bien totalitaire pour l'intérêt d'une aristocratie autoproclamée.
Nous sommes devant un événement inédit. Patrick Sébastien l’animateur
le plus populaire de France, tout récemment viré de France Télévision twittait
hier : « Les gilets jaunes qui sont dans la rue, c’est ma France »
Jean Vinatier
Seriatim 2018
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