Je serai franc, je ne
croyais pas au succès de cette manifestation sur l’ensemble du territoire,
manifestation devenue révolte à part entière.
L’exécutif a été si
méprisant à l’égard des gilets jaunes qu’il ne crut pas Paris menacée. Ainsi à
l’instar de la guerre des farine de 1775 où Louis XVI était restée sans défense
à Versailles face aux mécontents, l’Elysée a bien failli être emporté tandis
que nul ne savait où se cachait Emmanuel Macron : deux jours plus tôt, il
discourait depuis un atelier du Charles de Gaulle et aujourd’hui à Berlin il
affiche sa collaboration avec Angela Merkel, laissant à ses ministres le soin
de dire aux Français: circulez….
Cette jacquerie de 2018 est
une révolte essentiellement frumentaire, son organisation et son action se
déroulent sur et par les réseaux sociaux. Le succès de cette journée
rassemblant plusieurs centaines de milliers d’entre nous, un million affirme le
syndicat des policiers en colère, moins de trois cent mille selon la place
Beauvau, chiffre que la presse disciplinée reprend sans le contester,
n’éclairera pas le gouvernement Macron/Philippe tant il se hâte d’augmenter
tout ce qu’il peut pour finaliser le budget. L’argument selon lequel cette hausse
sur le diesel est légitime parce que les gouvernements précédents n’y
souscrivirent pas est une défausse : Macron ne réforme pas, il augmente
impôts et taxes. Les Français sont à bout : ce qui s’est passé hier est
une colère de crève-la-faim. La première hausse sur les carburants, la seconde
intervenant en janvier 2019, est la goutte d’eau qui déborde du vase. La colère,
parfois furieuse, s’exprime. C’est tout qui remonte à la surface. Beaucoup de
ces Français qui revêtent le gilet jaune et qui ne votent plus surgissent
depuis les campagnes et les provinces tout autour des villes
métropolitaines dont Paris où Anne
Hidalgo et les bobos font la fête sur les berges, applaudissent les trottinettes,
abominent l’auto mais adorent l’avion qui ne pollue pas. Le décalage hier était
flagrant quand les gilets déferlaient des deux côtés de l’Elysée, Anne Hidalgo
se pavanait devant un parterre bien sage, acquis à ses dires, mentant sur ses
prétendues consultations des parisiens lesquels ont voté à 90% pour Emmanuel
Macron en 2017. C’est peu dire le mépris de Paris pour les gilets jaunes et la
parfaite combinaison Macron/Hidalgo dans leur délire métropolitain.
La colère est là,
durera-t-elle ? Les Français comprendront-ils que leur malheur a pour
résultat une politique globaliste ultra-libérale que Bruxelles rédige an après
an? Les différents mouvements populistes, pour faire court, ne sont pas l’avant-garde
d’un retour aux années 30, ils sont la conséquence de la politique menée par l’Union
européenne laquelle est un rouleau compresseur. Emmanuel Macron qui voulait être
le porte-étendard des progressistes contre les nationalistes, constatant l’échec,
déclame donc sur la souveraineté européenne, inexistante aujourd’hui, comptant,
ainsi, par un déguisement oratoire abuser les Français en mai prochain.
Emmanuel Macron n’est pas souverainiste, il est globaliste, otanien et
réfute toute démondialisation.
La colère des gilets jaunes
pourrait-elle s’étendre ? Les effondrements des immeubles à Marseille ont
mis les habitants de la cité phocéenne hors d’eux : « Gaudin aux
Baumettes ! ». L’insalubrité existe dans toute la France dont Paris
et la banlieue. Logement et carburant, voilà un
cocktail explosif ! A l’instar du réseau ferroviaire français
délabré au nom du TGV, le tableau social de la France l’est tout aussi et dans
de nombreux domaines tel le médical.
Ce décrochage brutal du
décor de l’euro-globalisation heureuse, met à vif les plaies béantes de notre
société. Les gilets jaunes, le samedi 17 novembre, ont allumé une mèche…..
Jean Vinatier
Seriatim 2018
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