Les gilets jaunes apprennent et s’aguerrissent quand bien même les
médias répètent à l’envie que leur nombre décroit alors qu’il reste le même comparé
à l’acte précédent !
Ils savent désormais poser un leurre : « nous irons à
Versailles » quand la véritable destination est Paris. Et dans Paris, loin
de vouloir être tous au même endroit, ils furent ici et là jusqu’à terminer,
pour le tomber de rideau, sur les Champs Elysées après avoir frôlé un palais de
l’Elysée inhabité, le successeur de François Hollande réveillonnant au Tchad
auprès de soldats français en compagnie de Michel Drucker !!
Cette adaptation au terrain, apparaitre/disparaitre/réapparaitre/partir
ne saurait me surprendre puisque j’en indiquais, précédemment, l’évidence. Et
cette stratégie/tactique prévaudra. A ce jeu-là les forces de l’ordre peineront-elles ? Elles
sont des chevaliers à Azincourt face à des archers souples et mobiles !
Cette évolution du comportement des gilets jaunes très naturelle au fil
des semaines entretient une colère qui ne faiblit pas et franchit des degrés.
Ainsi, à Angoulême, patrie de Ravaillac, des gilets jaunes tinrent le procès
fictif d’Emmanuel Macron en effigie, le condamnèrent à la décapitation théâtralisée
avec du sang de bœuf. On avait déjà vu son effigie brulée, apparaitre des
guillotines (Redon par exemple) mais là, le geste est terrible. Le journal Le
Monde nous apprend qu’Emmanuel Macron terré dans son palais craindrait « son »
peuple et qu’il ne sortirait que maquillé, tête, cou et mains. C’est une
première dans l’histoire de la République que de savoir qu’un Chef de l’Etat ainsi
grimé, devienne lui-même une effigie au teint de cire…..
Ce qui s’est passé ce samedi augure mal pour le pouvoir le samedi
prochain et surtout lors de la nuit de la saint Sylvestre où traditionnellement
la police laisse les banlieues brûler les voitures. Dans cette ambiance
festive, l’occasion serait favorable à des irruptions gilets jaunes mettant le
ministère de l’Intérieur dans une situation plus fragile qu’aujourd’hui. Cela
fait six samedi que les gilets jaunes investissent Paris et les villes de province,
c’est long ! Le pouvoir ne comprend pas que plus il cherchera à finasser,
à essayer l’entourloupe, non seulement il ne devisera pas les colères des
gilets jaunes, il risquerait même d’en agréger d’autres. La fameuse
concertation nationale, par ses limites, par les menaces et l’envie manifeste
de l’Elysée de borner cette « assemblée » où figureraient des « tirés
au sort », voit sa raison abolie. L’exécutif
oublie que les gilets jaunes ne sont plus tellement dans la révolte fiscale
davantage dans l’exigence politique : les Français réinvestissent l’espace
politique un peu comme le Tiers Etat se décida Assemblée nationale le 17 juin
1789.
Chaque jour qui passe, les Français regardent une présidence naviguant
au jugé, disputant le moindre sou aux gilets jaunes quand elle abdique en cinq
heures devant les syndicats de police qui obtiennent des milliards. Ce régime
fait penser à ce moment de l’empire romain où le successeur de César donnait
bourse sur bourse aux prétoriens et légions ne les empêchant pas d’ailleurs de
décider tragiquement de l’empereur….
Jean Vinatier
Seriatim 2018
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