Un pouvoir surpris et affaibli est aussi dangereux qu’un fauve blessé.
Il est certain que demain, samedi, le gouvernement, en mobilisant 90 000 hommes,
voudra écraser dans l’œuf les gilets jaunes » en les présentant comme des
anti-républicains, des séditieux, au risque d’ouvrir une boîte de Pandore.
Jusqu’à présent on en savait pas que contester un règne faisait de vous un
anti-royaliste ! C’est un tir à un coup : il fera mouche ou bien
alors s’ouvriront d’autres écluses et un changement de Premier ministre par un
autre qui pourrait être Le Drian ne changerait rien à la force de la lame de
fond.
Ce durcissement intervient, sans doute et pour partie après les sorties
houleuses d’Emmanuel Macron près de l’Etoile et surtout en quittant la
préfecture du Puy-en-Velay où des femmes l’accablèrent d’injures terribles :
« fils de pute….va crever sur la route…etc . »
Les carottes distribuées au bon peuple depuis mardi servent à diviser,
à partager les gilets jaunes. La vidéo montrant plus de 150 lycéens agenouillés,
les mains derrière la tête à Mantes-la-Jolie, comme si nous étions dans les
Aurès pendant la guerre d’Algérie, est un acte voulu pour tétaniser les collégiens
mais aussi les gilets jaunes eux-mêmes. Cette violence approuvée par le
ministre de l’Education et les syndicats de police vont dans le même
sens : dégonfler une révolte afin de ne gérer que des feux de paille ici
et là.
Si l’on part du principe que samedi serait le dernier jour des
« tards avisés , des malcontents ou des Lustucru», resteraient les questions
principales à l’origine du feu de la révolte principalement des blancs qui
parcourt la France : les taxes, les salaires qui ne suffisent plus à
nourrir une famille dans une société de consommation qui encourage tous les excès
et qui par une sorte d’addiction entraîne bien des Français dans des situations
dramatiques, de la comparaison qui pourrait se faire avec des familles
uniquement assistées et plus protégées.
Quoiqu’il advienne samedi 8 décembre, Emmanuel Macron avec ou sans
Edouard Philippe avec ou sans un Le Drian à Matignon, les fondamentaux qui firent
la victoire du successeur de François Hollande seront en ruine. Le Président
Macron qui ira signer le pacte de Marrakech le 10 décembre sur les migrations, croira
sauver les élections européennes de mai prochain alors que l’Union européenne,
certes unie pour traiter du Brexit, est, en réalité, dévorée de plusieurs feux
et où l’Allemagne ne possède plus cette solidité, sa vie politique étant
renversée par la progression de l’AFD. On ne voit pas dans quelle condition
Emmanuel Macron affaibli et même haï pourrait devenir soudain un astre
d’avenir. S’étonne-t-on de lire qu’un Français sur deux voulait la démission du
Chef de l’Etat et où sur les plateaux de télévision cette idée n’était point
farfelue ? C’est peu dire de la béance.
Demain le peuple en gilet jaune sera, sans doute, « arquebusé »
mais à la façon de Pyrrhus
Jean Vinatier
Seriatim 2018
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire