La séance d’ouverture du Grand débat national dans une commune normande
à Bourguetheroulde réunit 650 maires ruraux bien sages, bien à l’écoute et
impressionnés, écoutèrent la prestation d’Emmanuel Macron qui se plut à refaire
ce qu’il avait pratiqué lors de la campagne présidentielle. Ces mêmes ficelles,
ces mêmes manières, ces mêmes attitudes et postures loin d’offusquer les édiles
assis les amenèrent à applaudir chaudement le comédien. Pas un élu ne se
revêtit d’un gilet jaune, pas un n’interpella le Chef de l’Etat. Tout se
déroule comme si leur présence n’est due qu’à la grâce de l’Elysée et que la
profonde et très populaire colère des Gilets jaunes n’était que périphérique. Ô
ironie tout Gilet jaune était banni dans un très large périmètre suite à un
arrêté ou préfectoral ou municipal.
Ce Grand débat national copié sur une méthode canadienne des années 90 comme
si notre histoire ne comptait suffisamment d’épisodes de rencontres entre le
souverain et le peuple ! Cette manie de s’empresser de dénicher à l’étranger
ce que nous avons sous nos yeux est pathétique d’abrutissement de ces gens-là.
Ce Grand débat national déjà couvert par deux ministres auxquels s’ajouteront
vendredi les noms de 5 personnalités « indépendantes » : trois nommées
par le gouvernement, une par le Président de l’Assemblée nationale, une par
celui du Sénat avoue le souci sécuritaire. Cela ne suffisant pas, Emmanuel
Macron pérégrinera en mouche du coche à une bonne dizaine de réunions d’initiative
locales(RIL). Tout déplacement présidentiel ayant pour conséquence un service d’ordre
massif qui exclut naturellement la population au profit des invités, nous
assisterons donc à ce souci permanent et répété de la mise à l’écart des Gilets
jaunes sans lesquels ces débats-là n’existeraient pas !
Son long plaidoyer pro domo de
Bourguetheroulde a fermé tout ce qui dérangeait: les Gilets jaunes, l’Union
européenne et la question migratoire sur laquelle il a fait mine d’entrouvrir
une porte qui débouche sur un mur….
Le Grand débat national qui trouvera son terme aux ides de mars s’intègre
parfaitement dans le processus de reconquête électoral et appelé à s’écraser
sur les Gilets jaunes qu’Emmanuel Macron ne cite jamais ni ne rencontre pas une
fois. Ce Grand débat national est le prélude au grand écrasement.
Jean Vinatier
Seriatim 2019
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