"Si vous ne lisez pas les journaux, vous n'êtes pas informés; si vous lisez les journaux, vous êtes mal informés" Mark Twain
dimanche 31 mars 2019
Gilets jaunes: “la révolte du peuple sot ? par Michel Maffesoli » N°4660 13e année
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mercredi 27 mars 2019
Algérie l’incertitude N°4659 13e année
Sur quoi repose le pouvoir
algérien depuis que le général Ahmed Gaïb Salah, chef d’Etat-major, a déclaré
nécessaire d’actionner l’article 102 de la Constitution qui traite de
l’incapacité du Chef de l’Etat ?
Pour Bernard Lugan un des
spécialistes de l’Afrique, le régime algérien tente de gagner du temps pour
s’organiser et espérer que la rue se calme.
« 1) Faire constater l’incapacité du président Bouteflika permet de
vider l’abcès en donnant une satisfaction à bon compte à une grande
partie des manifestants, tout en isolant les jusqu’au-boutistes qui veulent un
changement de régime et la fin du système FLN.
2) Cette décision permet de replacer l’armée au centre du pouvoir, mais une
armée qui joue la carte de la légalité et qui apparait comme ressoudée, un
voile ayant été mis sur ses profondes fractures.
3) Cette reconnaissance d’inaptitude ne changera rien au
fonctionnement du pouvoir puisque, quasi inconscient depuis plusieurs années,
ce n’était plus Abdelaziz Bouteflika qui gouvernait.
4) Le parlement, sur proposition du Conseil constitutionnel va
donc, à la majorité des 2/3, constater l’incapacité présidentielle et, comme le
veut la Constitution, l’intérim va être assuré pour 45 jours par Abdelkader
Bensalah, le président du Conseil de la Nation. Puis, si au bout de ces 45
jours, l’incapacité présidentielle est confirmée, la vacance du pouvoir sera
alors constatée et Abdelkader Bensalah aura 90 jours au maximum pour organiser
une élection présidentielle. Donc au total, 45 jours plus 90 jours, un vrai
ballon d’oxygène pour le régime alors-que le couperet du 28 avril devait
marquer la fin de la présidence Bouteflika.
5) Comme Tayeb Belaiz, le président du Conseil constitutionnel, et
Abdelkader Bensalah, le président du Conseil de la Nation, sont deux fidèles du
clan Bouteflika, il est logique de penser qu’ils vont tout faire pour gérer la
période qui s’ouvre au mieux des intérêts de ce dernier puisqu’ils en sont une
composante. Ils vont être aidés en cela par l’appareil du FLN, notamment par
Amar Saadani, ancien secrétaire général du mouvement qui, le
dimanche 24 mars, a allumé la mèche du processus actuel en déclarant
qu’Abdelaziz Bouteflika était le jouet du Premier ministre Ahmed Ouyahia… et
que c’était ce dernier qui non seulement dirigeait l’Algérie, mais encore
écrivait les lettres attribuées au président.
6) Un bouc-émissaire commode est donc trouvé et désigné à la foule, ce qui
devrait permettre de sauver la tête de Saïd Bouteflika, des caciques du FLN,
des oligarques et des généraux qui ont gouverné l’Algérie à leur profit, en
s’appuyant sur l’ « alliance des coffres forts et des baïonnettes ».1
Benjamin Stora sur 28
minutes Arte, sans être aussi précis que Bernard Lugan semble tourner autour de
la même analyse.
Un pays qui n’a jamais
connu d’alternative et quand elle a failli se produire au début des années 90
avec le FIS, ce fut une guerre civile, peut faire craindre à la fois une fuite
en avant et une surenchère de la rue et des opposants au régime et entre clans
dudit régime. Pour la France, tout dérapage de la situation intérieure la
concernerait au premier plan. Notre pays compte plusieurs millions de franco-algériens
sans omettre l’histoire singulière qui nous lie des deux rives de la Méditerranée.
Aujourd’hui, le grand
patron de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah est vu comme un possible futur
maréchal Al-Sissi. Mais l’Egypte et l’Algérie sont-elles des nations sœurs ?
Les pays arabes fonctionnent encore d’une manière – et ce n’est pas péjoratif- un
peu féodale ce qui laisse entendre que les combinaisons pourraient être plus multiples
et surprendre à moins que la population algérienne décide de tout renverser…..
Jean Vinatier
Seriatim 2019
1-Source : L’Afrique
réelle- communiqué : « Le
dernier stratagème du régime algérien peut-il réussir ? »
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Xi Ping fait sa Route à soi(e) N°4658 13e année
L’arrivée triomphale du
Président à vie chinois, Xi Ping, sur la Riviera ou Côte d’Azur se poursuivait
à Paris où un dîner de gala devait ou clore un séjour ou ouvrir de grandes
perspectives via la Route de la Soie, désormais plusieurs, née au XIXe siècle
dans l’esprit du géographe allemand Ferdinand Von Richthofen.
Emmanuel Macron, en
conviant la chancelière allemande et Jean-Claude Junker, trouvait qu’avec eux,
il formerait un trio de tête de l’Union européenne. Le Président chinois ne
sera pas dupe de la manœuvre car si l’on peut regrouper le temps d’agapes des
personnes éminentes de l’Union européenne, cela ne fait pas pour autant de Bruxelles la capitale de l’Etat européen. Il
y avait donc de l’artifice et du théâtre dans ce voyage. Paris se met sur ses
ergots grâce à la commande record d’Airbus, oubliant que cette entité n’est
hélas, pas française mais européenne et internationale. Avant Paris, Xi Ping et
l’Italie concluaient des accords au grand dam de Berlin qui appelle à se montrer
vigilant à l’égard de l’Empire du Milieu. Nos politiques doivent compter pour
rien, les acquisitions considérables de la Chine, par exemple, en France et
dans d’autres pays européens dans tous les domaines ou presque. Pourquoi
aujourd’hui, ce cri d’alerte ? L’Union européenne, n’étant pas un Etat elle
est dénuée de vision géopolitique et de stratégie, ne peut donc pas protéger ses
membres lesquels doivent agir ou de concert ou en individuel pour affronter le
jeu de go de Xi Ping. Rappelons que cette Union européenne ne s’est jamais
offusquée des investissements des Etats wahhabites quand ceux-ci soutenaient
Daech.
Oui la Chine avance, oui la
Chine fait sienne des Routes de la soie (Pôle nord, Asie du sud-est, Afrique, à
travers l’Orient). La Chine membre des BRICS et de l’organisation de Shanghai sait
que dans la compétition avec les Etats-Unis il lui faut acquérir bien des bases
et des voies (maritime, terrestre, spatiale) pour rendre impossible tout encerclement
ou endiguement. L’Union européenne (l’Allemagne) en mésentente avec Donald
Trump se trouve dans une situation inconfortable. D’un côté, parce qu’il est de
son intérêt d’éviter que l’accord sino-américain n’écrase le continent
européen, une alliance avec Pékin s’imposerait, de l’autre n’ayant pas la
possibilité d’agir à l’unisson, Bruxelles s’appuie sur les capacités de Berlin
et de Paris pour équilibrer le rapport de force. Dans cette construction, il
manque la carte Russe, la seule capable de donner corps à un contrepoids. Mais
l’obstination de Paris et de Berlin à sanctionner toujours et encore la Russie
enterre cette hypothèse. De son côté, la Chine, pour l’heure très favorable au
mondialisme, encourage et complimente chacun des Etats qui signe avec elle,
tirant les avantages et notamment celui de ne pas voir se dresser contre elle
un rival. Pékin fait mine de considérer que l’offre et la demande sont deux
plateaux égaux.
Si Emmanuel Macron saura
mettre en musique cette visite asiatique pour les besoins de sa cause et de son
égo, de même que la chancelière, l’Union européenne dont on nous chantera
chaque matin les louanges jusqu’au 26 mai, suscitera les sourires chinois. L’Union
européenne incapable de bâtir une alliance avec la Russie, de se mettre en
scène à Bruxelles face à la Chine, ne sachant que faire la tête à Donald Trump
et seulement occupée à annuler le BREXIT se complait à être sur un bas-côté…..D’ailleurs
imaginerait-on Donald Tusk itinérant en Chine pour y faire son commerce en
notre nom ?
Jean Vinatier
Seriatim 2019
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lundi 25 mars 2019
Trump libéré du rapport Mueller N°4657 13e année
Le résumé du fameux rapport Mueller blanchit le successeur de Barack
Obama de toute collusion avec la Russie et de toute obstruction. Donald Trump
est libre désormais d’entamer la seconde partie de son mandat, de préparer
l’élection à venir. Cette épée de Damoclès au-dessus de la tête du POTUS
regagne son fourreau pour mieux en sortir à nouveau. Il est vraisemblable que
Donald Trump voudra régler ses comptes avec l’équipe d’Hillary Clinton et même
du Président Obama lesquels ne manquèrent pas de le parsemer d’embûches pendant
la période qui séparait son élection de son intronisation (novembre-janvier).
Il est quasi certain, aussi, qu’à l’extérieur bien des faits pourraient
survenir et notamment en Europe, continent le plus hostile à la
démondialisation et le plus exposé à la nouvelle géopolitique. Les médias,
Français surtout ne mesurent pas l’importance de l’issue de ce rapport Mueller,
eux qui crurent jusqu’au bout qu’il serait le gibet de Donald Trump…..
Jean Vinatier
Seriatim 2019
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dimanche 24 mars 2019
« ENJEUX STRATEGIQUES AUTOUR DE L'OCEANIE » N°4656 13e année
Annonce de colloque le 26 mars
2019 à l’Ecole militaire
« Bien
qu’excentrée géographiquement, l’Océanie est aujourd’hui à la croisée de
nouvelles stratégies commerciales, diplomatiques et sécuritaires mondiales. La
nouvelle route de la soie trans-pacifique envisagée par la Chine, le
« corridor de la liberté » dessiné par l’Inde et le Japon, ou encore
l’axe indo-pacifique évoqué par la France et les Etats-Unis traduisent la
reconfiguration des enjeux de puissance qui est en cours autour de la région
océanienne.
Ces nouvelles visions
stratégiques constituent des opportunités autant que des défis pour les pays
insulaires océaniens, soumis à de multiples risques liés à la vulnérabilité
économique, à l’instabilité institutionnelle, aux tensions identitaires –
auxquelles s’ajoutent désormais les effets dramatiques des changements
climatiques et les rivalités entre grandes puissances intéressées par les ressources
naturelles, notamment marines, de la région.
La France est pleinement
concernée par cette recomposition des enjeux géo-stratégiques en Océanie :
la présence des collectivités françaises d’Océanie et l’importance de la zone
économique exclusive française dans la région font de la France « une grande puissance de l'indopacifique »,
comme l’affirmait le Président Macron dans son discours du 5 mai 2018 à Nouméa.
Dans ce cadre, le séminaire
organisé par le CSFRS le 26 mars 2019 vise à s’interroger sur les enjeux liés à
ce contexte régional en mutation et sur le rôle que la France peut ou doit
désormais jouer dans la région océanienne. Il permettra de faire le bilan du
projet de recherche STRAFPACC, portant sur les stratégies françaises dans le
Pacifique sud face aux changements climatiques, et de considérer plus largement
le positionnement économique, politique, militaire et sécuritaire de la France
dans cet axe indo-pacifique émergent.
Un Panel à 3 voix :
- Approche diplomatico-climatique / Sabine Lavorel (Université Grenoble-Alpes)
- Approche économique/ Sabine Lavorel et Jean-Philippe Giraud (ANAJ-IHEDN)
- Approche sécurité / Marianne Péron-Doise (IRSEM)
- Approche diplomatico-climatique / Sabine Lavorel (Université Grenoble-Alpes)
- Approche économique/ Sabine Lavorel et Jean-Philippe Giraud (ANAJ-IHEDN)
- Approche sécurité / Marianne Péron-Doise (IRSEM)
Modération / Sarah Mohammed-Gaillard
(INALCO)
Conclusion générale / Hervé Dejean de la Bâtie, Ambassadeur,
Secrétaire permanent pour le Pacifique Sud »
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Jean Vinatier
Seriatim 2019
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« Soulèvement algérien. Réserve tunisienne, mutisme marocain par Khadija Mohsen-Finan N°4655 13e année
« Le soulèvement algérien n’a pas suscité en Tunisie ni au
Maroc beaucoup de réactions. Pour des raisons différentes, les deux pays
regardent ce qui se passe chez leur voisin avec une certaine prudence, voire de
l’appréhension.
Si la détermination des Algériens à se mobiliser contre un cinquième mandat
du président Abdelaziz Bouteflika est attentivement suivie par les Tunisiens et
les Marocains, les classes politiques de ces deux pays s’abstiennent de
commenter les développements dont elles redoutent la contagion. Elles savent
que par-delà le refus de ce mandat supplémentaire auquel le président
Bouteflika est candidat, c’est tout un système mis en place depuis
l’indépendance en 1962 qui est aujourd’hui rejeté par des Algériens
majoritairement jeunes et qui réclament le changement à cors et à cris. Cette
demande qui avait été largement partagée par les populations arabes en 2011 n’a
pas reçu de réponse dans les pays de la région. En Tunisie, Béji Caïd Essebssi,
déjà ministre de Habib Bourguiba a réussi à imposer le retour de l’ancien
régime par ses méthodes et par ses hommes. Quant au Maroc, Mohamed VI a
fait croire que la Constitution modifiée en 2011 avait répondu aux attentes
manifestées, quand bien même elle ne porte ni sur la concentration des pouvoirs
politique et religieux entre ses mains ni sur l’équilibre de ces mêmes
pouvoirs. »
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