Il était su de tout le
monde que la journée du 16 mars ne serait pas aussi calme que les précédents
samedis mais apparemment pas par le Chef de l’Etat qui jugea heureux de changer
d’air au ski ce qui, au vu de ce qui se déroula sur les Champs-Elysées
redevenus un champ d’affrontement comme en novembre et en décembre, est
aujourd’hui totalement dénoncé par tout à chacun.
Ce qui apparaît au lendemain
de l’acte XVIII des Gilets jaunes est l’impasse dans laquelle le gouvernement est.
Après avoir déroulé tout un long catalogue de caractéristiques fautives
des Gilets jaunes, de l’homophobie à l’antisémitisme en passant par la hausse
du chômage, et après avoir lancé des « casseurs », l’exécutif ne peut
compter que sur un retournement de l’opinion publique. Or, celle-ci restera
majoritairement favorable aux revendications sociales des Gilets jaunes
lesquels savent plus qu’au début que la violence, malheureusement, reste la
seule musique qu’un gouvernement autiste perçoit.
Longtemps sans la possibilité d’écrire mais pas d’entendre ni de voir,
j’ai observé avec effarement le successeur de François Hollande se complaire en
télévangéliste version Obama (chemise blanche) pérorer pendant des heures et des heures au grès des réunions du Grand
débat national qui prirent des formats différents au fur et à mesure que
l’audience chutait. Loin de s’être épuisé Emmanuel Macron tiendrait à cette
errance jusqu’à la campagne pour les européennes, cette échéance électorale
qu’il ne peut pas perdre et pour laquelle il fera tout y compris jusqu’à
l’extrême. Quasiment paranoïaque, Emmanuel Macron voit des Russes partout, des
complots ici et là et s’insupportant de la moindre critique sur les agissements
des forces de l’ordre (Conseil de l’Europe, ONU) il « jugea insupportable
dans un droit de droit de parler de violences policières » (7 mars France
info) !!!!
Pendant ce temps, les Gilets jaunes se mobilisent semaine après semaine
avec des nombres différents ce que les médias, tous aux ordres de l’Elysée se
plaisent à noter et souligner. Cela fait quatre mois que les Gilets jaunes
battent le pavé sans être un seul instant écoutés.
Les Gilets jaunes sont là et Emmanuel Macron aimerait s’en servir pour
rassurer un électorat très minoritaire mais actif et se déplaçant jusqu’aux
urnes. Les Gilets jaunes sont là face aux hostilités des syndicats, des médias,
des « penseurs » du régime qui débitent bien des âneries avec ce
qu’il faut de pédanterie et de morgue pour qu’un jour tout ne dérape. Le degré
de nervosité du pouvoir n’est plus masqué par la carte blanche donnée aux
forces de l’ordre qui obéissent droits dans leurs bottes et se défoulent sur
les grands boulevards comme jamais ils en auraient la possibilité dans des
banlieues. C’est un défoulement également parmi des magistrats qui se frottent
les mains d’appliquer les consignes de la Garde des Sceaux, du procureur
de Paris qui incitent à garder au-delà de tout l’égalité des Français en GAV.
Il y a un défoulement malsain mais tout à fait à l’unisson pour une classe
sociale mondialisée aux réflexions mille fois plus dures et haineuses que des
aristocrates à la veille de la Révolution. C’est dans ce moment-là que l’on
mesure bien le degré de haine de la bourgeoisie pour le peuple, une détestation (qui est aussi une peur) du
peuple remonte à 1789. La bourgeoisie a eu besoin de lâcher le peuple dans le
pays pour imposer au Roi le partage du pouvoir avant de s’effarer que ce même
peuple refuse de rentrer dans le rang et la soumission. Cette classe
mondialisée bien plus déconnectée du réel que ne l’était la noblesse à la
veille de la chute de la Bastille, dispose d’outils très redoutables pour
réprimer, casser, briser. Avec Emmanuel Macron
cette classe a son héros qui trouverait sa place parmi les douze César
de Suétone, un treizième César paranoïaque persuadé de son aura, de ses
mérites, de sa gloire, de ses victoires imaginaires quand bien même ces deux
années du quinquennat ne présentent aucune réussite tant nationale
qu’internationale : tout est discours, communication illusion. Tout ce que
cette équipe parvient à faire c’est à dégouter les Français d’aller voter
sachant bien leur déroute si nos compatriotes sortaient hors de leurs gonds.
Emmanuel Macron et ses soutiens dénoncent des violences qu’eux-mêmes allument
par leurs actes, leurs propos.
Pour l’heure, Emmanuel Macron promet des « mesures fortes »
quand bien même la carte « antifa » ne semble plus utilisable et que
les Gilets jaunes, tout en maintenant les samedis, promettent des opérations
ici et là ce qui signifie qu’une guérilla entre sur la scène, la pire chose
pour un pouvoir quel qu’il soit. Le Président de la République voulait bien
écraser les Gilets jaunes avant les européennes mais les choses évoluent :
le débat national n’a pas été populaire et les rendez-vous citoyens annoncés
par l’Elysée sont rejetés par la quasi-totalité des gens questionnés. Sa
tribune dite « Renaissance » ne connut le succès, ni en France, ni en
Europe et la réplique cinglante de l’actuelle présidente de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer anéantit tout ce qui a été dit autour du
traité d’Aix la Chapelle : Emmanuel Macron a œuvré pour le roi de
Prusse : ce n’est pas lui de dire, il doit écouter et suivre !
Si les nuages s’amoncellent au-dessus de l’Union
européenne via le BREXIT, ils sont surtout au-dessus d’Emmanuel Macron avec des
coups de tonnerre pour l’heure éloignés et l’empereur du Potomac n’est pas en
reste pour se rappeler à son bon souvenir par tweet interposé, une
communication tout sauf innocente. Emmanuel Macron n’est pas le seul à faire
les frais de la détestation, Anne Hidalgo, selon CNews, ayant voulu se rendre
sur les Champs-Elysées samedi en fin de journée, a été reconnue et chassée par
des gilets jaunes….On reconnait enfin qu’Emmanuel Macron, télévangéliste à
tendance paranoïaque et Anne Hidalgo obnubilée par l'extrême-droite, sont deux faces d’un monde exécré, sauf
par les bobos sur leurs trottinettes…
Jean Vinatier
Seriatim 2019
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire