Emmanuel Macron vient de
lancer sa grande offensive contre les Gilets jaunes qui ne sont plus que des
casseurs et dont les revendications ont disparu des écrans médiatiques
officiels. Le successeur de François Hollande tient à être l’homme de l’ordre,
l’ordre est un mot qui plait infiniment à une bourgeoisie. Et par ordre il ne
convient pas de croire que cela signifie le seul calme de la rue ou de la
campagne mais bel et bien la soumission à une puissance exécutive dans tous les
domaines.
Les Gilets jaunes sont
regardés comme des inadaptés à la félicité libérale et leurs cris sont compris
comme une incapacité à avoir le langage de moment.
La loi anticasseurs que le
Président envoie au-devant du Conseil Constitutionnel pour éviter à
l’opposition de le faire est par la démarche à la fois caricaturale et la
publicité de son comportement psychotique. Les
mesures censées terrasser les « Gilets jaunes » via la purge
de la direction de la préfecture de police de Paris voient désormais l’armée
(Sentinelle) entrer sur la scène populaire en supplétif de la police. Bien plus
important que le limogeage de tel ou tel haut fonctionnaire (même si dans ce
cas l’exécutif ne parait pas en mesurer les conséquences à venir), l’entrée sur
scène du soldat est symbolique et pourrait coûter populairement à la « grande
muette ».
Après le chaos du 16 mars,
l’opinion publique reste encore majoritairement favorable aux Gilets jaunes
(53%) ; aussi la tactique et la stratégie que le gouvernement choisira
pour écraser ce mouvement qu’il ne considère pas « social » mais une insubordination
ne supporteront pas la durée. L’on devine que l’Elysée veut faire place nette
avant les élections européennes du 26 mai prochain. Ce qui s’est passé sur les
Champs-Elysées que l’on épouse ou pas l’idée que les casseurs jouissaient de la
bienveillance du pouvoir actuel sert parfaitement le calcul d’Emmanuel Macron
qui entend nettoyer la place et rendre très accessoire tous les autres partis
politiques à l’exception de ses opposants idéaux un peu Jean-Luc Mélenchon mais
surtout Marine Le Pen lesquels doivent devancer les anciens partis afin que le
Bien et le Mal s’affichent.
Le pouvoir juge avoir
circonscrit le foyer incendie des Gilets jaunes : ni les syndicats, ni les
grèves ne viennent s’agréger à eux. Il existe cependant une inconnue celle de
la psychologie des foules ou du peuple ou d’un coup de vent extérieur…..
Jean Vinatier
Seriatim 2019
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