« Le soulèvement algérien n’a pas suscité en Tunisie ni au
Maroc beaucoup de réactions. Pour des raisons différentes, les deux pays
regardent ce qui se passe chez leur voisin avec une certaine prudence, voire de
l’appréhension.
Si la détermination des Algériens à se mobiliser contre un cinquième mandat
du président Abdelaziz Bouteflika est attentivement suivie par les Tunisiens et
les Marocains, les classes politiques de ces deux pays s’abstiennent de
commenter les développements dont elles redoutent la contagion. Elles savent
que par-delà le refus de ce mandat supplémentaire auquel le président
Bouteflika est candidat, c’est tout un système mis en place depuis
l’indépendance en 1962 qui est aujourd’hui rejeté par des Algériens
majoritairement jeunes et qui réclament le changement à cors et à cris. Cette
demande qui avait été largement partagée par les populations arabes en 2011 n’a
pas reçu de réponse dans les pays de la région. En Tunisie, Béji Caïd Essebssi,
déjà ministre de Habib Bourguiba a réussi à imposer le retour de l’ancien
régime par ses méthodes et par ses hommes. Quant au Maroc, Mohamed VI a
fait croire que la Constitution modifiée en 2011 avait répondu aux attentes
manifestées, quand bien même elle ne porte ni sur la concentration des pouvoirs
politique et religieux entre ses mains ni sur l’équilibre de ces mêmes
pouvoirs. »
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim 2019
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