L’arrivée triomphale du
Président à vie chinois, Xi Ping, sur la Riviera ou Côte d’Azur se poursuivait
à Paris où un dîner de gala devait ou clore un séjour ou ouvrir de grandes
perspectives via la Route de la Soie, désormais plusieurs, née au XIXe siècle
dans l’esprit du géographe allemand Ferdinand Von Richthofen.
Emmanuel Macron, en
conviant la chancelière allemande et Jean-Claude Junker, trouvait qu’avec eux,
il formerait un trio de tête de l’Union européenne. Le Président chinois ne
sera pas dupe de la manœuvre car si l’on peut regrouper le temps d’agapes des
personnes éminentes de l’Union européenne, cela ne fait pas pour autant de Bruxelles la capitale de l’Etat européen. Il
y avait donc de l’artifice et du théâtre dans ce voyage. Paris se met sur ses
ergots grâce à la commande record d’Airbus, oubliant que cette entité n’est
hélas, pas française mais européenne et internationale. Avant Paris, Xi Ping et
l’Italie concluaient des accords au grand dam de Berlin qui appelle à se montrer
vigilant à l’égard de l’Empire du Milieu. Nos politiques doivent compter pour
rien, les acquisitions considérables de la Chine, par exemple, en France et
dans d’autres pays européens dans tous les domaines ou presque. Pourquoi
aujourd’hui, ce cri d’alerte ? L’Union européenne, n’étant pas un Etat elle
est dénuée de vision géopolitique et de stratégie, ne peut donc pas protéger ses
membres lesquels doivent agir ou de concert ou en individuel pour affronter le
jeu de go de Xi Ping. Rappelons que cette Union européenne ne s’est jamais
offusquée des investissements des Etats wahhabites quand ceux-ci soutenaient
Daech.
Oui la Chine avance, oui la
Chine fait sienne des Routes de la soie (Pôle nord, Asie du sud-est, Afrique, à
travers l’Orient). La Chine membre des BRICS et de l’organisation de Shanghai sait
que dans la compétition avec les Etats-Unis il lui faut acquérir bien des bases
et des voies (maritime, terrestre, spatiale) pour rendre impossible tout encerclement
ou endiguement. L’Union européenne (l’Allemagne) en mésentente avec Donald
Trump se trouve dans une situation inconfortable. D’un côté, parce qu’il est de
son intérêt d’éviter que l’accord sino-américain n’écrase le continent
européen, une alliance avec Pékin s’imposerait, de l’autre n’ayant pas la
possibilité d’agir à l’unisson, Bruxelles s’appuie sur les capacités de Berlin
et de Paris pour équilibrer le rapport de force. Dans cette construction, il
manque la carte Russe, la seule capable de donner corps à un contrepoids. Mais
l’obstination de Paris et de Berlin à sanctionner toujours et encore la Russie
enterre cette hypothèse. De son côté, la Chine, pour l’heure très favorable au
mondialisme, encourage et complimente chacun des Etats qui signe avec elle,
tirant les avantages et notamment celui de ne pas voir se dresser contre elle
un rival. Pékin fait mine de considérer que l’offre et la demande sont deux
plateaux égaux.
Si Emmanuel Macron saura
mettre en musique cette visite asiatique pour les besoins de sa cause et de son
égo, de même que la chancelière, l’Union européenne dont on nous chantera
chaque matin les louanges jusqu’au 26 mai, suscitera les sourires chinois. L’Union
européenne incapable de bâtir une alliance avec la Russie, de se mettre en
scène à Bruxelles face à la Chine, ne sachant que faire la tête à Donald Trump
et seulement occupée à annuler le BREXIT se complait à être sur un bas-côté…..D’ailleurs
imaginerait-on Donald Tusk itinérant en Chine pour y faire son commerce en
notre nom ?
Jean Vinatier
Seriatim 2019
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