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dimanche 5 mai 2019

Loiseau de Macron une buse devenue cormoran N°4566 13e année


A vingt jours du scrutin européen que certains nous présentaient comme si fondamental et si unique, on constaterait une France silencieuse et dans toute l’apparence de l’indifférence ou pis d’une fatalité consentie. A croire que l’incendie de Notre-Dame de Paris devenait un bûcher dont les flammes tétaniseraient tout à chacun. Ce triste événement où l’on  parla bien  peu de foi, de spiritualité quand les architectes abondaient en projets pour beaucoup médiocres, n’engagea pas l’exécutif à aborder le futur de la cathédrale avec sagesse et temps. Il fallait disait le successeur de François Hollande la rebâtir en cinq ans et surtout en quatre pour les Jeux Olympiques. Anne Hidalgo d’ordinaire pingre pour l’entretien des églises parisiennes trouvaient d’un coup des dizaines de millions lesquels n’étaient qu’une peccadille quand les présidents de sociétés françaises assuraient « donner » des centaines de millions. La belle hypocrisie. Ce « pognon de dingue »  ne venant apparemment pas de leurs cagnottes personnelles mais de leurs sociétés, on devine bien que les sommes d’un coup « offertes » seront en réalité » un retour sur image dont ils escompteront un profit colossal. Il n’y a donc pas d’élan personnel des grandes fortunes, seulement des gains en devenir.
Les Gilets jaunes et peu importe le nombre, tiennent le pavé, leurs revendications ne variant guère depuis cinq mois comme en témoigne le succès grandissant de leurs assemblées: la première tenue à Commercy les 26-27 janvier où 75 délégations furent, la seconde à Saint-Nazaire les 5-6-7 avril où plus de 300 délégations s’y pressèrent. Emmanuel Macron les ignore à défaut de pouvoir les écraser et ce n’est pas l’envie qui lui manque. Le Grand débat est achevé dans l’indifférence générale, laissant un exécutif exsangue après avoir tenté tous les formats pour donner l’illusion aux Français. Tout ce qu’il ressort de ces cinq mois c’est la répression policière : c’est très court pour un pays dont les gouvernants et des médias nous abreuvent de grands principes démocratiques et de droits de l’Homme. La presse française relatant le plus succinctement possible l’actualité étrangère, les Français croient que tout est irénique autour d’eux. C’est sans doute pour cette raison que la tête de liste LREM, Nathalie Loiseau, refuse tout débat avec les autres candidats et la consigne semble être : surtout taire le sujet Europe ! Mais voilà, Emmanuel Macron le préposé aux grandes alliances contre les « mauvais » dans la solitude la plus complète, il le devient aussi en France même. Les Républicains de Laurent Wauquiez se flattent de voir  François Bellamy aborder tous les sujets que traitent depuis longtemps Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan et se gardent bien de dire que leurs élus et ceux de La République en marche siègeront ensemble au sein du PPE à Strasbourg. Pour l’heure, le masque de Bellamy ne tombe pas, Dupont-Aignan en fait les frais de même qu’Emmanuel Macron privé, désormais d’Alain Juppé seul en mesure de lui rapatrier toute une aile « de droite ». Quant à la gauche, elle joue une survie, Jean-Luc Mélenchon se mettant en retrait laissant vitupérer le député François Ruffin quand un Raphael Glucksmann que nul n’interroge sur son passé géorgien et pro-Maidan en Ukraine fait son petit monsieur faussement désinvolte. Le PS en se plaçant sous sa bannière devrait éviter de ne pas avoir d’élus, c’est la seule raison de leur combinaison avec Place publique.
Faute de Le Drian, Nathalie Loiseau est la tête de gondole retenue par Emmanuel Macron. Elle  allie la méchanceté à la médiocrité comme la ministre Schiappa unit la niaiserie à la suffisance. Loiseau est une  buse désormais à même la vague guettant tel un cormoran le salutaire coup de vent qui l’élèverait dans le ciel. Les sondages nous annoncent chaque matin que plus de 20% des Français voteraient pour le parti jupitérien. L’Elysée sourirait presque d’aise de voir autant de gens aussi résignés et calfeutrés, et aussi bêtes le nez dans le sable en quête de la source européenne perdue. C’est un bien pathétique spectacle que nous subissons.

Jean Vinatier
Seriatim 2019


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