Les récentes élections
locales qui excluaient Londres, l’Ecosse et le Pays de Galles mais pas
l’Irlande du Nord ont vu les conservateurs et les travaillistes mordent la
poussière d’une façon spectaculaire. Les observateurs notèrent que les
anti-Brexit engrangeaient des voix (libéraux-démocrates, Green party) quand
leurs opposants marquaient le pas. Le détail le plus intéressant étant le
nombre considérable des 615 élus candidats indépendants.
D’ici quelques jours, à
moins d’un accord soudain entre May et Corbyn, les électeurs du Royaume-Uni désigneraient
le 23 mai leurs candidats pour le parlement de Strasbourg : les sondages
indiquent une très nette avancée du Brexit party de Nigel Farrage. Si les
députés pro-Brexit arrivent majoritairement au parlement européen quand les
partis populistes égrènent avec succès leurs idées, les pro-Bruxelles seraient dans
une situation délicate sinon de grande fragilité. Jean-Claude Junker se plait
déjà à indiquer qu’en cas de parlement hostile à la commission européenne,
cette dernière prendrait toutes les dispositions pour immobiliser la nouvelle
assemblée !!!
Le jeu qui a consisté pour
les Européens et une partie des élites britanniques à jouer les prolongations
en escomptant un retour aux urnes des Britanniques afin que le Brexit sombre
dans les abysses démocratiques, pourrait donc se retourner contre eux. Le
climat agité du Royaume-Uni s’oppose à la léthargie continentale surtout française
qui feint de ne pas s’apercevoir du bouillonnement dans une majorité des pays
de l’Union européenne.
La visite d’Etat de Donald
Trump à Londres prévue vers le 4 juin ajoute une tension supplémentaire. On n’imagine
pas le déplacement de l’empereur du Potomac sans que quelque chose ne se produise
avant au Royaume-Uni, l’objectif de Donald Trump étant la mise sur orbite du
traité de libre-échange mais est-ce envisageable si le Brexit ne trouve pas son
terme ? A moins que la pression américaine ne contraigne le gouvernement
de Teresa May à choisir.
L’électeur anglais a
clairement dit qu’il voulait qu’une décision soit prise et pourquoi pas en
tenant compte du référendum de 2016.
Jean Vinatier
Seriatim 2019
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