La démission le 7 juin
prochain de Theresa May de son poste de Premier Ministre aura donc pour raison
principale son incapacité, pour partie malveillante, à ne pas enclencher le
Brexit voté par une majorité de Britanniques en 2016. Le motif secondaire serait
bien évidemment la large victoire du Brexit Party aux élections européennes ce
qui placerait les partisans opposés à la séparation avec l’Union européenne
dans la situation de l’arroseur arrosé. Cette observation ne se sépare pas des
complications internes qui se produiront au Royaume-Uni, en Ecosse, au Pays de
Galles, le Brexit réalisé : l’Anglais est rude, il souquera le temps
nécessaire.
La chute de Theresa May
suit celle de la chancelière allemande, Angela Merkel. Cette dernière est
encore en fonction mais à l’instar d’un aigle dont on aurait immobilisé les
ailes et les serres. La chancelière ne fait plus la Une des médias quand deux
années auparavant les journalistes se plaisaient à nous la rappeler à notre
souvenir. Quoique hostile au successeur de Barack Obama, elle doit s’assurer du
déboucher des automobiles allemandes aux Etats-Unis ainsi que du devenir de
l’Ukraine, ce vieux rêve wilhelmien, sans oublier les contres-coups des tensions
commerciales entre Washington et Pékin.
Il reste le troisième M,
Emmanuel Macron le mondialiste dont l’ambition était de séduite Donald Trump,
de subjuguer la chancelière, d’éblouir l’Union par des phrases savantes, des
discours interminables. Au terme de la campagne européenne qui n’en fut pas une
alors qu’elle devait être SA Campagne, le Chef de l’Etat, augure d’une défaite
qu’il espère la moins nette possible après deux années d’une mandature qui le vit
manger son chapeau au fur et à mesure
que les autres Européens se lassaient de ses péroraisons.
Le 26 mai au soir si les
résultats confirment les derniers sondages, Emmanuel Macron aura vécu et seule
une litanie l’accompagnera.
Angela Merkel a chuté sur
la question migratoire, Théresa May sur le Brexit laissant un Emmanuel Macron
empêtré dans une crise sociale larvée, profonde, nullement éteinte, et devant
supporter les échecs des deux autres M. Les trois M ne cachaient pas leur
admiration pour Barack Obama. Prenant acte de la nouvelle politique américaine,
pourquoi ne surent-ils pas prendre des initiatives révolutionnaires, de créer une
nouvelle Union scellée sur la vision
Politique, l’indépendance militaire (briser l’OTAN), se séparer de tout
ce que les Etats-Unis pourraient user
contre l’Europe ? Mais non, rien de tout cela seulement l’espérance que le
successeur de Barack Obama ne tiendrait pas…. Pour l’heure Donald Trump se loue
de voir ainsi s’affaisser ces trois dirigeants.
On ne sait à quoi
ressemblera le parlement européen en juin prochain, on n’ignorera plus que la
période dans laquelle nous pénétrerons, celle des secousses soudaines, d’autres
plus insidieuses. Que sortira-t-il de l’échec des trois M quand se lèvent
des vents redoutables ?
Jean Vinatier
Seriatim 2019
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