« Défense et illustration de l'histoire de l'Europe
Nous vivons aujourd’hui un moment de rejet affirmé
d’un idéal européen qui a pourtant, entre autres points positifs, conditionné
plus de sept décennies de paix sur le vieux continent. Pourquoi cette crise qui
est le fond de commerce des démagogies populistes, en France comme ailleurs ?
Comment réagir pour neutraliser les forces recourant à l’anachronisme absurde,
à l’erreur négationniste, à la caricature polémique pour mieux masquer
d’obscurantistes idéologies ?
La réponse donnée Historiens d’Europe, historiens
de l’Europe est que l’Europe souffre d’un déficit à la fois d’historicité
et d’historicisation, que l’aventure européenne proposée au grand public est
réduite souvent à une aventure tronquée et partielle. Il a été certes beaucoup
écrit à propos de la construction européenne, à propos du passé de l’Europe
envisagé sous l’angle d’une collection d’histoires nationales et de leurs
temporalités interconflictuelles. De l’Europe comme référent commun, il y a eu
des approches, mais limitées à des séquences discontinues.
Pourtant, depuis le début du XXe siècle, de
très grands historiens britanniques, italiens, allemands, russes, français,
belges, hollandais ont travaillé autour de l’Europe. Les uns ont inventé ou
promu un autre art d’écrire l’histoire en faisant de l’Europe l’instrument
autorisant un renouvellement des problématiques. Les autres ont écrit une histoire
qui avait pour fin de montrer que l’Europe était sur le long terme une
substructure de l’imaginaire transcendant de façon plus ou moins consciente les
identités.
Réactualiser par l’histoire la figure d’espérance et
de liberté de l’esprit que porte l’Europe dans sa longue durée, et que le
patient travail d’historiens européens n’a cessé de valoriser, retrouver un
désir d’être que la seconde partie du XXe siècle n’a fait que
réaliser, tel est le projet de ce livre qui est un livre de combat et de
défense d’une conscience de soi qui est aussi nécessairement une conscience de
ce que l’autre est soi. Il est encore un appel à ce que l’histoire se replace
désormais dans les chemins parcourus au XXe siècle par de grands
historiens qui, entre autres, s’appelaient Pirenne, Huizinga, Febvre, Le Goff,
Hobsbawm… appréhendant l’Europe non pas comme un épiphénomène soumis à des
vicissitudes toujours récurrentes, mais comme le premier pallier d’une
anthropologie humaniste de la globalité permettant de dire et redire la certitude
d’une universalité…
textes de L. Badel, L. Bély, J. Bergin, M. Boone, F. Béthencourt, G.
Castelnuovo, G. Chaix, J. Chiffoleau, D. Crouzet, J.-B. Delzant, C.
Dolan, J.-F. Dunyach, M. Greengrass, S. Keymeulen, J. C. Maire Vigueur,
T. Maissen, B. Müller, P. Ouvarov, J.-P. Poussou, Y. Rodier, F. O.
Touati. »
Source :
Jean Vinatier
Seriatim 2019
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire