« Docteur en géopolitique de
l’Université de Paris IV – Sorbonne, Pierre Verluise est fondateur du premier
site géopolitique francophone, Diploweb.com. Il en est le directeur des
publications. Producteur géopolitique (articles, études, livres, conférences,
formations, vidéos, etc.). Auteur ou co-auteur ou directeur d’une trentaine
d’ouvrages sur la géopolitique de l’Europe et la géopolitique mondiale. »
« Quelles dynamiques conduisent l’Europe
stratégique à passer de 1989 à 2019 de l’éclatement du Bloc de l’Est à un
risque d’implosion de l’OTAN ? P. Verluise apporte des éléments de réponse
précis. Il offre en conclusion quatre scénarios pour les années à venir.
« L’OTAN est mort (…). La Turquie est en sortie, personne n’a réagi et
les États-Unis n’ont rien fait pour l’en empêcher », déclare le 19 octobre
2019 Jacques Attali sur l’antenne de France Info. Comme d’autres
verdicts de l’ancien conseiller du Président de la République française
François Mitterrand, celui-ci reste à vérifier. Il témoigne cependant de la
perturbation créée par le jeu de la 2e armée de l’OTAN en nombre de soldats –
la Turquie – avec la Russie : achat de missiles russes S-400 et
intervention militaire dans le nord de la Syrie sans l’accord d’aucun autre
membre l’alliance militaire, sauf peut-être le Président des États-Unis, Donald
Trump. Puis c’est la Russie qui obtient de la Turquie la suspension de son
intervention militaire contre les Kurdes au nord de la Syrie. Ajoutons que la
Russie et la Turquie commencent début novembre 2019 des patrouilles conjointes
dans le Nord-Est syrien pour vérifier le retrait des combattants Kurdes. Moscou
serait-elle en train de réussir son objectif stratégique majeur depuis des
décennies : l’affaiblissement de la cohérence de l’OTAN, voire son
implosion ? Le 7 novembre 2019, le président de la République française,
Emmanuel Macron (2017 - ) s’inquiète dans un entretien à l’hebdomadaire The
Economist de la « fragilité extraordinaire de l’Europe
(communautaire) ». Il ajoute : « Ce qu’on est en train de
vivre, c’est la mort cérébrale de l’OTAN. »
Pour le trentième anniversaire de l’ouverture du mur de
Berlin, à la date du 9 novembre 2019, 22 des 28 pays membres de
l’Union européenne misent pourtant encore tout ou partie de leur défense sur
l’OTAN. Voilà donc deux diagnostics qui génèrent, à tout le moins, un trouble.
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim 2019
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