Un long article en date de 2012
« Si le concept d’histoire atlantique est
relativement récent, la pratique, elle, ne l’est pas »,
rappellent Philip Morgan et Jack Greene au début de leur ouvrage offrant une
évaluation critique du « nouveau » champ d’études après environ vingt
ans d’existence outre-Atlantique. Une telle affirmation n’étonnera pas la
communauté scientifique française qui n’a pas oublié l’œuvre de Pierre et
Huguette Chaunu sur Séville et l’Atlantique, ou encore la controverse qui
opposa Robert Palmer et Jacques Godechot à Albert Soboul à propos du concept de
révolution atlantique dans les années 1950 . Les universitaires français
et européens qui écrivaient sur l’« espace »,
l’« économie » ou encore la « civilisation atlantique » à
l’époque de la signature du Pacte atlantique et de la mise en place de l’OTAN
pratiquaient toutefois une histoire atlantique très différente de celle
développée aux États-Unis dans le « programme d’histoire et de culture
atlantique » créé à l’université Johns Hopkins à la fin des
années 1960, puisque les historiens états-uniens consacraient déjà une
place importante non seulement aux échanges entre l’Europe et le Nouveau Monde,
mais aussi aux relations entre l’Afrique et les Amériques avec l’essor des
travaux sur la traite atlantique . Pour autant, ce n’est que dans les
années 1990 que l’idée d’histoire atlantique apparut et fut
popularisée en Amérique du Nord grâce au séminaire d’histoire du monde atlantique
de l’université Harvard. »
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim 2019
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