Près de 3600 trottinettes
détruites ou jetées en France dont 2000 à Paris ! Les ultra-écolos et les
Bobos s’entredéchirent quand plus d’un million de Français sont dans les rues du
pays pour dire non à une « réforme des retraites » appauvrissante
pour tout le monde mais voulue par l’Union européenne, le MEDEF et une presse
internationale qui feint de s’interroger sur la générosité de nos retraites.
«Le calcul du point » concentre la majorité des critiques et Frédéric
Lordon le démontra fort bien dans son dernier entretien (Seriatim n°4745).
Emmanuel Macron est-il au pied au
mur lui qui usa de l’arme répressive comme jamais depuis la Commune de
1871 ? Depuis plus d’un an, les Gilets jaunes maintiennent une pression jamais
affaiblie, au point de s’imposer aux syndicats contraints de mettre au point
une manifestation. Donc ce qui s’est fait hier, est à mettre au crédit de l’action
continue des Gilets jaunes. La crise générale installée en France depuis
novembre 2018 ne faiblit pas, elle se développe, elle prend des formes
nouvelles, elle rebondit. L’exploit est d’autant plus grand, que les colères
salariales ne se coagulent pas tout à fait. Cependant plus les semaines
passent, plus la proximité d’une réunion générale grandit.
Le jeu du pouvoir est de compter
sur un essoufflement de la grève, une participation moindre aux manifestations
prévues le mardi 10 décembre et les autres, sur des violences…etc comme il le
fit avec les Gilets jaunes. Les syndicats, en leur for intérieur, aimeraient
bien se placer autour d’une table, un mouvement empêché par la plus que sourde
colère de la base et celle de tous les autres. Les syndicats sont la dernière paroi
sociale reposant sur des adhérents en nombre très faible mais jouissant encore « d’une
légalité de la colère » qu’Emmanuel Macron dénia aux Gilet jaunes.
Cette température sociale est à
mesurer avec le climat international de plus en plus agité, les tensions en
Europe où les populismes ont de la voilure, avec le déclenchement du Brexit si
le 12 décembre Boris Johnson obtenait la majorité absolue, avec la
fragilisation de la chancelière Merkel après l’élection de la nouvelle
direction du SPD laquelle tentera de revoir le programme de la « Grosse
coalition » et si possible éviter une élection anticipée qui rendrait,
probablement, Berlin ingouvernable. La France est le dernier carré « mondialiste »
européen lequel tarde à succomber parce que les Français ne comprennent pas
et/ou ne veulent pas voir que tous leurs malheurs proviennent d’une Union
européenne accrochée à sa seule sphère mercantilo-financière, que tous les pans
de la souveraineté abandonnée par les Etats-nation ne servent pas à en bâtir
une continentale : Bruxelles bannit toute Idée Politique. Sur les réseaux
sociaux et sur les plateaux-télé l’accent n’est pas suffisamment mis sur le
combat entre les « mondialistes » et les patriotes. Les Français
entrent sur un champ de bataille ou sont partis en campagne sans chefs
véritables, sans relever que leur mécontentement catégoriel n’était, en
réalité, que l’arbre qui masquait la forêt et l’actuel exécutif le craint.
Emmanuel Macron, qui présidait
pour la seconde fois une cérémonie funèbre, aujourd’hui à Nîmes, pour les trois
secouristes de la Sécurité civile également morts en vol, n’a plus de voix
quand il essaie de célébrer la France. Il
avait lancé deux cents invitations aux maires des communes touchées par les
intempéries seuls 60 vinrent…..Le vide est là. Emmanuel Macron s’isole en France,
ne jouit d’aucune considération à l’étranger sauf à blaguer sur le Président
des Etats-Unis. Erdogan a-t-il vraiment tort quand il dit que le successeur de
François Hollande est « en état de mort cérébrale » ?
Le 5 décembre était-il la
première marche vers la chaos ou bien un énième soubresaut d’une population
âgée où les étudiants rechignent à soutenir leurs aînés et parents ?
Jean Vinatier
Seriatim 2019
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire