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mardi 31 décembre 2019

Kurdes : « L’insurrection du mont Ararat (1926-1931) par Emile Bouvier »N°4781 13e année


« Indélogeables : vague d’assaut après vague d’assaut, les Kurdes retranchés dans le relief escarpé du mont Ararat, en Turquie, déferont les offensives terrestres de l’armée turque, jusqu’à ce que cette dernière développe ce qui était jusqu’alors l’embryon de son armée de l’air. Les bombardements aériens intensifs que subiront consécutivement les combattants kurdes finiront par avoir raison de leur résistance.
De fait, sans le développement et l’usage de l’arme aérienne par Ankara, les Kurdes auraient certainement résisté davantage de temps encore que les trois années durant lesquelles ils auront tenu tête à l’armée turque, et pendant lesquelles ils auront fondé une nation kurde éphémère mais qui fera date : la République de l’Ararat.
Eclipsée par les rébellions victorieuses du clan Barzani au début des années 1990, et par la création d’une entité administrative autonome kurde pérenne et reconnue par la communauté internationale en 1991 - la Région autonome du Kurdistan irakien -, la République de l’Ararat restera le premier véritable territoire kurde indépendant du XXème siècle, après l’esquisse qu’avait été la révolte de Koçgiri (1920-1921).
Le présent article s’attachera à montrer que cette rébellion est avant tout le fruit de l’activisme nationaliste kurde issu directement du contexte socio-politique de l’après-guerre en Turquie : le mouvement Xoybûn (I) ; l’ampleur de l’insurrection conduira à la réaction militaire et politique de la Turquie, réaction qui fera écho à celle employée sept ans plus tard lors de la rébellion de Dersim (1937-1938), poussant au mutisme les insurrections nationalistes kurdes jusqu’à la création en 1978 du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) d’Abdullah Öcalan (II). »
La suite ci-dessous :


Jean Vinatier
Seriatim 2019

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