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jeudi 16 janvier 2020

« Félix Fénéon (1861-1944). Les temps nouveaux, de Seurat à Matisse par Alxeandre Lafore » N°4794 14e année


« Paris, Musée du quai Branly - Jacques Chirac, du 28 mai au 29 septembre 2019
Paris, Musée de l’Orangerie, du 16 octobre 2019 au 27 janvier 2020
New-York, The Museum of Modern Art, du 22 mars au 25 juillet 2020


Quelques années après s’être intéressé à l’activité de critique d’art du poète Guillaume Apollinaire, qui avait fait l’objet d’une superbe exposition au printemps 2016, le Musée de l’Orangerie accueille somptueusement Félix Fénéon, l’un des pères fondateurs de l’art moderne, à proximité des salles qui abritent ordinairement la collection d’un autre précurseur, Paul Guillaume. Celles-ci sont en chantier depuis le mois de septembre 2019 et ne rouvriront hélas qu’en mars 2020 : la confrontation n’aurait pu qu’être stimulante. On sait déjà qu’une intelligente politique de dépôt de la part du Musée du quai Branly - Jacques Chirac permettra d’exposer une sélection de chefs-d’œuvre d’Afrique et d’Océanie qui appartenaient à Paul Guillaume parmi ses tableaux modernes présentés au Musée de l’Orangerie. Pour Guillaume Apollinaire et Paul Guillaume, art contemporain et art africain faisaient fort bon ménage et l’accrochage de l’exposition Félix Fénéon. Les temps nouveaux, de Seurat à Matisse illustre à merveille l’harmonieux mélange des arts que pratiquait Félix Fénéon dans son appartement parisien de l’avenue de l’Opéra. Le temps de l’exposition, le portrait de Jeanne Hébuterne par Amedeo Modogliani de l’ancienne collection Fénéon retrouve (ill. 1 et 2) ainsi un beau masque Baoulé de Côte-d’Ivoire qui appartenait également au célèbre critique.
Fallait-il alors véritablement séparer « les arts lointains » et « les temps nouveaux » ? On reste perplexe devant l’inexplicable division d’une aussi passionnante exposition en deux sites et en deux temps, alors qu’il n’y a bien sûr qu’un seul catalogue et que la manifestation sera reprise en un seul tenant par le MoMA de New-York au printemps. On a donc quitté Félix Fénéon sur la rive gauche de la Seine avec la fin de l’été pour mieux le retrouver sur les cimaises du Musée de l’Orangerie, alors qu’un aussi fascinant personnage aurait très largement mérité une grande rétrospective au Musée d’Orsay ou au Grand Palais, où elle aurait davantage trouvé sa place que certaines expositions largement dispensables. Peu de visiteurs ont sans doute pu profiter des deux volets, où certaines œuvres étaient d’ailleurs présentées successivement, rendant cette fragmentation aussi absurde qu’inexplicable. »

La suite ci-dessous :

Jean Vinatier
Seriatim 2020

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