« « Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde » nous rappelle toujours avec autant de pertinence le prix Nobel de
littérature, Albert Camus. Et, c’est en partie, pour cette raison, que la
diplomatie française se fourvoie régulièrement sur des chemins de traverse, au
mieux ; s’enferme dans des impasses, au pire. À titre d’exemple, elle
semble ignorer la signification des principaux concepts que l’on enseigne aux
étudiants dans leurs premiers enseignements de relations internationales. Un
terme, celui de médiation vaut le détour diplomatique. « Entremise
destiné à mettre d’accord, à concilier ou à réconcilier des personnes, des
parties ». Telle est la définition du terme médiation que nous livre
le petit Robert 1. Il précise qu’il renvoie à d’autres concepts tels ceux d’arbitrage,
de conciliation, d’entremise, d’intermédiaire, d’intervention. Il poursuit
par Offrir, proposer une médiation. Il évoque ensuite la
procédure de conciliation organisée par le pacte de la SDN, puis par la charte
de l’ONU1.
De manière
didactique, il renvoie au fait de servir d’intermédiaire. Depuis
qu’Emmanuel Macron a pris en main la conduite de la diplomatie française – au
passage, relevons que ce n’est pas son rôle qui devrait se cantonner à la
détermination de la politique étrangère -, il s’est mis en tête de régler une
multitude de différends internationaux du haut de ses quarante-deux ans.
L’inspecteur des Finances de formation qu’il est, semble éprouver quelques
difficultés à manier la langue diplomatique et à jongler avec ses subtilités.
Il se voit en médiateur universel des crises de la planète. Force est de
constater que ces entreprises – fort louables au demeurant dans l’absolu – font
régulièrement flop. Lancées au rythme de la cavalerie, elles s’achèvent au pas
de la Légion. Quatre exemples très concrets (Libye, Syrie, Liban, Iran)
éclairent utilement notre lanterne de béotien de la diplomatie de la dentelle.
L’ÉCHEC DE LA MÉDIATION
LIBYENNE : BRAVO EMMANUEL MACRON »
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ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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