L’année 2020 débute par la continuation de la grève et des manifestations
opposées à la contre-réforme des retraites. Le campement décidé par les
syndicats et le gouvernement sur cette question de la retraite laisse entrevoir
un début de guerre des tranchées c’est-à-dire d’un temps long. Dans cette
ambiance, force est de constater l’extraordinaire patience des Français qui, chaque
matin et chaque soir acceptent la pénibilité, de marcher, de patienter, sur les
quais, sous l’abribus, sur les trottoirs dans l’attente d’un taxi ou un VTC, de
se saisir qui d’un vélo, qui d’une trottinette pour aller à son travail,
honorer les rendez-vous, fournir les magasins…etc.
Les réseaux sociaux et les médias n’expriment pas du tout la même vue
sur ce conflit social, les premiers relaient les multiples grèves, arrêts et les
différents dires sur le climat installé, les seconds s’évertuent à tamiser l’événement
en cours.
Qui est gagnant, qui est perdant ? Le choix retenu par l’exécutif
d’accorder aux uns ce qu’ils refusent aux autres (régimes spéciaux) accroit
davantage le courroux que l’apaisement général : les Français ont compris
que quelle que soit sa nature d’emploi, la retraite en pâtirait. Cela atteint
aussi les cadres, supérieurs et dirigeants, le cœur électoral d’Emmanuel Macron.
Les syndicats confrontés à des bases gilets jaunes et sous peine de finir de
décevoir tout le corps salarial, se contraignent à tenir. A ce jeu-là, ce n’est
plus qui est gagnant ou qui est perdant mais combien de temps cela durera-t-il ?
Le fait notable, pour conclure, est bien cette mise en place d’une
entrée en résistance française face à une contre-réforme, mal pensée, mal dite,
mal conduite. Psychologiquement ce comportement est d’importance et peut
réserver bien des surprises.
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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