Quelques personnes discutèrent de
savoir s’il convenait ou pas de rendre hommage à Jean Daniel depuis la cour des
Invalides. Grand journaliste, esprit fin, cultivé, il dominait la scène
d’autant plus aisément que celles et ceux qui étaient du même bois n’étaient
plus. Son grand mérite tenait dans sa probité à reconnaître par écrit un tort
quand un lecteur lui apportait une contradiction dont il convenait : une
qualité rarissime parmi les journalistes très égotistes et convaincus à peu de
frais de dominer la nouvelle.
Qu’Emmanuel Macron opère une
opération de charme auprès de la gauche Luxembourg (300 m2 et gens
de maison) soit mais tout intéressant que fut Jean Daniel sa popularité ne
dépassait guère quelques cénacles et auprès des générations vives, il n’avait
pas de véritable publicité : appel du pied présidentiel feutré et sans
écho.
A gauche toujours, et dans le
moment où Jean Daniel recevait un bel hommage, Manuel Valls se rappelait depuis
l’Espagne au souvenir de la France « sa
seule patrie ». On passe du renom du Nouvel Observateur a un personnage
dés plus médiocre qui s’est vautré auprès d’Emmanuel Macron pour garder une
députation avant de tout quitter pour conquérir Barcelone qu’il n’eut pas : il n’y trouva qu’une héritière
pharmaceutique. L’ennui le pousse à songer à la France escomptant quelques
prébendes et combinaisons politiciennes. Le marécage politique français fait qu’on
ne distingue plus le nénuphar d’une feuille morte.
Dans l’ambiance française d’un
gouvernement bas, profitant de l’aubaine virale, qui use du 49-3, certains
éditorialistes lui prédisent bien des soucis.
Depuis l’Elysée, on sait que les
municipales seront un échec, que la popularité d’Emmanuel Macron se limite à
quelques arrondissements parisiens et lyonnais, que le Premier ministre est à
bout, que le climat social est mauvais mais sans qu’il se transforme pour
autant en une insurrection : alors un 49-3 pour fermer le banc de la
contre-réforme des retraites, un projet exigé par Bruxelles, les compagnies d’assurance
et le 1% des plus riches, pourquoi pas ? Que risque ce pouvoir déjà tombé
sans pour autant être renversé ? Rien. Emmanuel Macron n’est pas un
Président de la République, il est celui d’une coterie. Il n’est pas un Chef d’Etat,
il est de passage, le temps d’une mission quinquennale. Le successeur de
François Hollande n’est pas dans la vision pour un pays, pour un peuple, il
doit rendre des comptes à ceux qui lui fournirent la livrée.
La grande gauche, celle qui
résista et sut être honnête avec elle-même n’est plus avec Jean Daniel, sa
plume nous manquera : il ne demeure que des mauvaises rapières, des
fourreaux abîmés, des plumes limées, une classe politique où les gens gauches
sont et au sommet, un clan dangereux et sans âme.
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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