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mercredi 25 mars 2020

Le monde d’après ? N°4855 14e année


C’est la semaine de tous les milliards via les plans de relance, les planches à billets des banques centrales. Les bourses font des bons en avant dont Wall Street qui applaudit l’accord entre le Congrès et la Maison Blanche : 2000 milliards de dollars et aussi au discours présidentiel qui affirme que le peuple américain ne sera jamais confiné réactivant le vieux mythe américain du pionnier bravant les calamités. En amont, Donald Trump met le peuple américain en ordre de bataille.
Cette valse des milliards est sympathique à la condition que les hommes puissent aller et venir sans quoi vous pourrez entasser tous les milliards monétaires, ils ne serviront à rien sauf à prendre la poussière.
On est dans un moment de grand travail psychologique, où l’on cherche à conjurer avec les moyens du bord les conséquences d’un grain de sable coronavirus surgit en Chine là où sont les centres de production, c’est tout et cela suffit à semer le désordre sur tous les continents. Bien évidemment si le coronavirus était né au Kazakhstan, le reste du monde serait infiniment moins confiné.
L’originalité de ce virus né au Wuhan (c’est important, on ne connait toujours pas le patient 0) l’est moins par sa létalité que par le prétexte qu’il sert  à nettoyer ou apurer très légèrement les excès des « marchés », à tester la capacité à confiner des populations, en France à prendre des dispositions d’urgence sanitaire où il s’agit plus de rogner et de visser les acquis sociaux au nom de la « patrie » que de remettre en cause les politiques de santé publique : le MEDEF est prioritaire à l’hôpital. Même si on entend quelques appels à la relocalisation, ils sont dans la circonstance, le grand patronat français étant l’un des plus bornés au monde et le moins patriote! Un tout petit bémol : Bernard Arnault a été le seul milliardaire français à offrir des masques aux Français les autres : Bolloré, Pinault, Mulliez, Bouygues….etc silence radio tous claquemurés !( certains agissent dans la discrétion )
On entend ici et là que le monde ne serait plus le même après, que nos croyances les plus anciennes sont remises en cause ou comment allons surmonter cette épreuve, sans oublier les résiliences servies à tous les menus. Bla-bla-bla…
A moins d’événements soudains, la seule chanson que l’on entendra une fois la pandémie passée : produire, ramener les troupeaux de touristes, consommer deux fois plus, adieu réchauffement climatique ? Questions écologiques ? Vite, vite amasser le pognon, refaire des marges, de l’avidité à tous les étages, pleurer de joie à regarder les plages croulantes sous les fesses humaines bref une frénésie pathologique bien davantage que des réflexions, des intelligences et des suggestions.
Un journaliste s’amuse à noter les conséquences positives du coronavirus : moins de pollution, ciel plus clair, l’eau de Venise moins trouble, villes apaisées. Cela ne durera pas, tout redeviendra sale à la vitesse grand V. On devrait entendre les écolos sur ces améliorations mais ils se taisent : étonnant ?
Pourquoi le monde ne sera-t-il pas différent ? Tout simplement parce que le nombre de victimes sera trop peu élevée. Quand la grippe espagnole tue, au lendemain de l’armistice de novembre 1918, autour de 40 millions de personnes, principalement en Europe : des usines entières furent sans ouvriers, des villages vidées, des provinces anémiées. L’absence d’une politique générale de santé commune qui tiendrait compte des conséquences économiques ne put être mise en place car nul n’y songeait. Résultat : une montée générale des aigreurs et des revanches, un changement radical du cours politique de l’Europe.
Combien faudrait-il de victimes absolues (maladie, guerre) pour contraindre à une refonte totale des modes économiques sans remettre en cause le minima de populations dociles et qualifiées pour assurer les plus-values: un demi-milliard d’hommes sur l’ensemble des continents ? Et encore !
Aujourd’hui avec quelques milliers de victimes, je crains plus une accélération un peu comme on force un cheval emballé. En ce jour, en dépit des épreuves pour les soignants et les malades, l’humanité ne connait ni un drame, ni une tragédie, tout juste une perturbation. A suivre.

Jean Vinatier
Seriatim 2020


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