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jeudi 12 mars 2020

Sous le coronavirus, la géopolitique N°4842 14e année



Il y a deux jours, une courte dépêche annonçait que le cours de la vie reprenait doucement en Chine, le pic viral semblant être atteint. De l’autre côté de la planète, les bourses s’affolent, chutent prenant prétexte d’une baisse considérable des cours pétroliers: le. Coronavirus est-il un détonateur? Des bulles financières et des dettes immenses fragilisent les bourses.
L’Italie se place en quarantaine nationale, la France manœuvre en clair-obscur alors même qu’elle est en première ligne. Emmanuel Macron risque gros ou bien le coronavirus est grave et les mesures prises sont insuffisantes, ou bien  l’exécutif en fait trop et il en sera comptable.
Hier la Maison Blanche aurait surpris en annonçant l’interdiction pendant un mois des avions en provenance de l’Union européenne sauf ceux du Royaume-Uni. Donald Trump étant en campagne électorale, il rassure ses concitoyens bien plus que ne le fit Barack Obama en son temps face à une épidémie. Il n’oublie pas le futur traité de libre-échange avec le Royaume-Uni, de même que ces négociations avec la Chine : dans les deux cas, l’Union européenne est un pion qu’il doit maintenir sous pression, sous obéissance. Le coronavirus est un prétexte bien pratique pour que les motifs tout à fait géopolitiques continuent leurs routes.
L’Union européenne affronte une triple crise, sanitaire, migratoire, géo-commerciale.
Sanitaire devant l’itinérance du coronavirus et les peurs (selon moi bien exagérées). Migratoire, avec les tensions presque belliqueuses entre la Turquie et la Grèce, Ankara tenant la dragée haute à Bruxelles où l’on piaille beaucoup. Géo-commerciale où Bruxelles face à la partie de ping-pong entre Pékin et Washington s’en remet à l’OMC, une organisation véritablement en état de mort cérébrale depuis que Donald Trump en a bloqué le fonctionnement.
Au-delà de l’Union européenne,  s’ajoute la baisse du cours du pétrole plus la conséquence  des disputes  entre Moscou et Ryad que du coronavirus stricto-sensu.
De toute cette histoire de coronavirus ce qu’il importera d’analyser ou de tirer les leçons sera comment à partir d’un seul événement lourd en peur donc puissant en irrationnel, un virus, des groupements d’intérêts financiers et politiques tenteront de bouleverser la donne globale, mondiale quand d’autres s’y opposeront ?
Le public ne le voit pas, mais une bataille de Titans est bien en oeuvre


Jean Vinatier
Seriatim 2020

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