Edouard Philippe confiné pour le déconfinement de 15
heures à l’Assemblée nationale où cent députés assureront la claque. Une
intervention qui balaiera tous les débats prévus, notamment sur le tracing. Il
flotte un air de 49.3 qui ne s’avoue pas. A l’instar de la contre-réforme des
retraites, le nouveau monde n’a de goût ni pour la patience, ni pour l’écoute,
il passe, il traverse ne laissant derrière lui que des nuages de poussière.
Quels sont les succès d’Emmanuel Macron ? Des villages Potemkine, un
dronage des Français et 160 000 forces de l’ordre d’emprisonnement.
D’après Nicolas Beytout, Edouard Philippe se
référerait à la peste née sous Justinien pour se donner une hauteur à cela près
que cet empereur avait redimensionné l’espace romain quand cette présidence défait
autant que possible, divise dès potron-minet, combine avec un jeu de bilboquet.
Sa chance inouïe, n’avoir en face aucune alternative fédératrice.
En fait, le calendrier, le séquençage et les « en
même temps », ne surprennent plus personne, ils surviennent plusieurs fois
par jour, tout cela pour gommer l’incurie de ce quinquennat, les fausses
informations (fake news) répandues.
Plus avance cet exécutif, plus la dissolution s’affiche,
s’étend avec en arrière-plan l’union nationale qui serait la conséquence d’une nouvelle
assemblée, d’un nouveau Premier ministre ou de rien du tout puisque le plus
important est d’agiter, d’occuper, de distraire surtout les esprits par des
détails, des anecdotes. Drôle d’union nationale : d’habitude il faut une
invasion ou une guerre difficile, là, rien. Drôle d’union nationale mélange de
leurre et de passe-temps où ne sont apparus qu’un coureur de dote (Manuel
Valls), une newyorkaise (NKM), un Vert, un Chevènement grimé en Clémenceau/Poincaré
et de complices Républicains (Geoffroy Didier)
A regarder ce qui se passe dans les pays voisins de la
France, le calme y semble la règle, le climat moins anxiogène ce qui ne
signifie pas que les pouvoirs en place (Italie, Espagne, Allemagne) n’auront
pas demain des gros soucis. Ici, au fur et à mesure de l’étendue de son incurie,
le gouvernement a développé une dramaturgie qui, s’il n’y a avait pas de décès,
nous enjouerait d’assister à cet Offenbach quotidien. Cette incompétence totale
dont il hérite mais qu’il assume par le maintien des réformes de décontruction,
là, des services de santé, fait de lui le coupable d’une somme de politiques, à
droite, à gauche, au centre, toutes au nom du management et des directives
bruxelloises. L’hôpital et l’école ne
sont pas une entreprise, de même que la Nation n’est pas une start-up, elle est
le fruit d’une longue sédimentation.
La France vit toute étonnée une pandémie dont elle ne
savait quasiment rien au 1er janvier 2020, plongée dans une « guerre »
contre un virus. Dans cet arrêt sur
image, quel ressenti dans son panorama intérieur, public ?
Psychologiquement et psychiquement qu’est-ce qui s’est cassé ou bien
refondé inconsciemment?
Le 11 mai, jour du déconfinement calendaire « en
même temps » sera-t-il un miroir se brisa ?
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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