Près d’Angers, Emmanuel Macron a dit : « nous devons rebâtir notre souveraineté nationale et
européenne », une formule
supplémentaire sorti du bac à jouets élyséen (De Gaulle, Clémenceau dans les
tranchées….etc.)
La veille ou l’avant-veille, on sortait Jacques
Delors, âgé de 95 ans, qui égrotait sur l’Union européenne pas assez
solidaire : il est l’homme de Maastricht, il a fait campagne pour que les
Français y succombent. Ce qu’il déplore aujourd’hui, c’est son œuvre !
Le gouvernement est en guerre pour éviter que les
Français lui réclament des comptes la pandémie passée, le confinement terminé.
Il a été incapable de protéger la population, il agira donc pour que les
Français se sentent coupables et honteux de pointer du doigt des défaillances
graves et des responsabilités politiques.
L’exécutif a appelé à la rescousse tous les
prédécesseurs de l’actuel ministre de la Santé (Bachelot, Touraine, Evin,
Bertrand…etc) pour qu’ils recouvrent d’un manteau de Tanis, Olivier Véran et à
travers lui tout l’appareil étatique et de la haute fonction publique.
L’Assemblée nationale où est la majorité
gouvernementale établit les pare-feux pour que les commissions soient les plus
apparentes possibles et les moins attentatoires. Le Conseil constitutionnel par
la voix de son président, Laurent Fabius, a verrouillé toute contestation ou
recours pour annuler le premier tour des municipales le tout avec l’accord
tacite des tous les responsables politiques, sauf Marine Le Pen qui commence
les tirs de semonce.
Si les Français sont confinés, le gouvernement ne l’est
pas. Si les Français manquent de masques, le gouvernement lui avance masqué,
grimé de tous les artifices de la propagande car il sait bien que la sortie de
crise sera infiniment plus dangereuse que la période vécue présentement. Si cet
exécutif a été en-dessous de tout en amont de la pandémie, il entend être
inattaquable en aval et quand on dit inattaquable, cela signifie que tout sera
sujet à diffamation, les médias seront une faux redoutable pour le protéger.
Le gouvernement français aura été le plus incapable d’Europe
dans cette pandémie traumatisant tout un pays alors même que celui-ci connait depuis
mai 2017 une série ininterrompue de violences sociales et politiques et une
répression policière et judiciaire comme jamais depuis la Commune en mai 1871.
De quelle unité nationale parle-t-on ? Celle de l’incurie,
de l’incompétence, de l’arrogance ? Une unité nationale existe quand une
nation instinctivement se réunit face à un danger et qu’elle trouve sa
confiance dans des chefs légitimes. Où sont-ils ?
L’unité nationale actuelle, c’est celle des communicants,
pas de la nation.
Aujourd’hui, le personnel de santé se bat avec des
moyens dérisoires pour contenir ce virus et les français sont terrés. L’exécutif
avance ses pions quand les Français ne peuvent agir, le jeu est faussé. Une
fois la pandémie passée, les Français se retrouveront en rase campagne face à
un exécutif qui disposera de toute sa force institutionnelle et répressif :
il ne pardonnera rien, il sera ce qu’il ne cesse pas depuis mai 2017. Tout son
électorat, celles et ceux qui placèrent Emmanuel Macron seront plus encore qu’avant
mars 2020 plus décidés que jamais à défendre ce pouvoir. Il n’y a que les
Français qui pourraient par une prise de conscience très forte renverser la
table. Mais cela supposerait une population jeune et très politique, or elle
est âgée et retraitée et dans la contestation tout à fait dispersée.
Assurément, il faudrait « rebâtir notre souveraineté
nationale » et bâtir une autre Europe.
On reproche à l’Union européenne de n’être pas
solidaire de l’Italie. Mais Bruxelles est le centre d’une aire géographique
dédiée aux seuls mouvements humains et de capitaux d’où qu’ils viennent. L’Union
européenne n’est pas un objet politique, c’est un espace marchand qui abhorre
toute idée de souveraineté et de frontière. Que Bruxelles ne vienne pas en aide
à l’Italie, c’est normal ! La BCE peut déverser des tonnes de milliards,
la banque de Francfort est d’abord en soutien aux circuits financiers et tout à
fait accessoirement en aide à l’économie réelle, qui est, aujourd’hui, la
victime totale du coronavirus. Bruxelles et Francfort sont dans leur logique
respective et n’entendent pas se réformer.
Bac à jouets élyséen et continuité européenne, derrière
la pandémie, les réalités froides et le cynisme pour maintenir l’apathie citoyenne…A
suivre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire