Les applaudissements balcons
précédaient l’intervention présidentielle programmée à 20H02 tel un départ de
train pour un trajet de quatre semaines supplémentaires. A l’arrivée, un sas de
décompression (déconfinement) dont le chef de train redevenu chef de gare a
esquissé les possibles contours et étapes où le flou prédomine. C’est le récit
classique : comment diminuer les impatiences et les grognements sinon en
racontant l’arrivée et les lendemains.
Globalement, Emmanuel Macron a
joué l’écoute des Français par un ton moins emprunté et entrouvrant une porte
au mot « souveraineté »
La situation intérieure est à la
mesure des conséquences du confinement. Ici et là des échauffourées ont lieu
quotidiennement dans les banlieues des villes métropolitaines n’épargnant pas
celles des sous-préfectures, des tensions entre parisiens et locaux, une
augmentation lamentable de la délation (c’est vraiment une tare française dépit
d’un demi-siècle de documentaires quotidiens sur la Seconde guerre
mondiale !), une situation terrible dans les EHPAD…
Un silence démocratique: la
question des municipales ?
Les acteurs économiques insistent
sur les difficultés pour nombre d’entreprises (artisanat, TPE, PME-PMI) à
reprendre une activité : il faudrait assurément un plan Marshall que
le Président n’apparait pas avoir acté alors même qu’il évoquait la possibilité
d’effacer des dettes de pays africains ! Une générosité irritante pour les Français mais, en réalité,
à peu de frais pour l’Elysée : d’une part,
il s’agira de cas où les dettes africaines ne seraient pas imbriquées
dans d’autres limitant de beaucoup le geste humaniste, d’autre part de faire un
appel du pied à l’électorat de gauche pro-migrant (les Verts inclus).
Dans ce climat post-gilets jaunes
d’où surgissent des appels à la manifestation sauvage, l’exécutif tente de
paramétrer les esprits aux efforts, de manœuvrer en quinconce (rouvrir les
écoles pour renvoyer les parents au travail), d’éviter toute fédération des
malcontents. Les propos du président du MEDEF sur un ton badin, reflètent
parfaitement ce que pense toute une classe sociale laquelle ne varie pas d’un
iota. Ainsi, un Yves Calvi blâmant « la pleurniche permanente
hospitalière » ou l’écrivain Sylvain Tesson se moquant d’une moindre envie
« de ronds-points » alors même que Le Figaro, faisant fi du confinement,
lui offre une navigation méditerranéenne pour narrer Ulysse! Ce sont de petites
choses très agaçantes pour le plus grand nombre, qui montrent autant qu’ils
annoncent une continuité. Des aménagements périphériques, des mises en scène
(communication), de « relocalisation », de « personnels nouveaux
hospitaliers », un retour accepté sur le mode propagande de la
« souveraineté » et ainsi de suite.
Tous ces scenarii sont bien
entendu à la merci ou d’une aggravation pandémique (Asie, Europe, Amérique)
et/ou d’un grain de sable financier et/ou tout autre chose.
La fragilité du monde d’avant le
coronavirus demeure : nulle n’annonce une quelconque consolidation future
à l’exception de celles et de ceux qui tiennent les manettes et qui ne veulent
agir qu’aux limes sans réduire leur puissance générale attendant, certainement,
le résultat des élections présidentielles américaines fixées au 3 novembre 2020
pour déplacer le curseur…..
Ainsi se placèrent les longueurs
et sentiments présidentiels dans une France apparemment indifférentes aux
reculs des libertés et à la progression du contrôle massif des populations…A
suivre !
©JPNewsphotographer
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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