Second tour le 21 juin ou en octobre ou plus loin
encore ? La loi d’urgence sanitaire a inscrit dans ses article la seconde
étape des municipales sans remettre en cause le premier tour. Le pouvoir s’est
assuré, apparemment, de la bienveillance du Conseil d’Etat et du Conseil
Constitutionnel.
Rappelons encore :
C’est le Chef de l’Etat qui dans son intervention du
jeudi 12 mars, alors que la pandémie était déjà active sur le sol français, a
maintenu le premier tour des municipales tout en appelant une partie du corps
électoral à ne pas se déplacer. Au plus haut sommet de l’Etat, ne savait-on
pas le danger à exposer les assesseurs, élus et électeurs ? L’Elysée
savait pertinemment que le second tour ne pourrait être maintenu, en raison de
la pandémie déjà active depuis le début mars. Ou bien, on conviendra du haut
degré d’inconscience et de gabegie dans l’exécutif, ou bien, on conviendra d’un
choix politique pour affaiblir la portée du scrutin municipal, le rendre moins
légitime et diviser le pays.
Au-delà de cette approche, les élus du premier tour l’ont
été dans une ambiance fausse : dès l’instant où le gouvernement a incité
une partie du corps électoral à rester à demeure, on biaisait la tenue du
scrutin et par conséquent son résultat.
Vouloir tenir un second tour à deux mois et même jusqu’à
7 mois du premier tour accentuera la défaillance démocratique du scrutin. Quand
bien même le gouvernement passerait outre, quand bien même le Conseil
constitutionnel le suivrait dans ce déni démocratique, il serait tout à fait
possible d’en appeler à la juridiction européenne : on doute que l’exécutif
« des droits de l’Homme » apprécierait de se voir à la vue et au su
de toute l’Union européenne comme un pays trafiquant un scrutin électoral.
Pour que le premier tour des élections municipales
soit annulé, que le scrutin soit refait : il faudrait, une mobilisation
citoyenne très puissante, l’engagement des juristes, que les partis politiques
eux-mêmes se joignent aux Français et que des élus du premier tour remettent en
jeu leur mandat.
Soulignons-le : l’astuce gouvernementale
consistant à séparer le premier du second tour est d’abord et avant un acte
bien réfléchi : diviser, affaiblir, dénigrer.
Emmanuel Macron n’a pas été fabriqué (17 000 articles
de presse !) pour incarner l’union, la solidité nationale. Il a été placé,
mis sur orbite, par des puissances d’intérêt (la conjuration des opulents) qui
veulent brider notre pays, accentuer la fuite en avant de l’Union européenne et
d’une façon générale accélérer la globalisation du monde.
Le traficotage d’un scrutin, surtout municipal qui
touche à la racine politique et démocratique, n’est en rien innocent, il a sa
logique et son objectif. Emmanuel Macron, par ses interventions, a poursuivi
son « en même temps », par coronavirus interposé : il ne faut
pas l’oublier. Emmanuel Macron, LREM, son corps électoral et ceux qui l’on fait
roi, ne varient pas d’un iota.
Pour l’heure les Français sont confinés pour quelques
semaines encore (mi-mai ?). Qui doute du bouillonnement « Gilets
jaunes » tout à fait revigoré après la mise à vif du système de santé
publique détruit tout au long de ces trente dernières années ! Si d’aventure,
l’exécutif voulait tourner casaque, il faudrait un temps équivalent pour le
faire renaitre. Stricto sensu, l’état intérieur français est gravissime et pas
seulement dans le domaine de la santé publique.
Le pouvoir actuel en déconstruisant un scrutin
municipal, déconstruit aussi la vie démocratique et donc le citoyen lui-même….A
suivre !
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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