Donald Trump fidèle à sa ligne de conduite, regarde le
coronavirus comme un défi à relever quand l’Union européenne y voit d’abord une
pandémie.
Face aux coalitions de gouverneurs démocrates1, la Maison Blanche laisse se
développer les manifestations citoyennes demandant la reprise de la vie
économique. Donald Trump entrouvre une porte populaire où des citoyens
américains s’adresseraient directement à des élus démocrates forcément
élitistes pour l’électorat trumpiste : des gouverneurs démocrates des
côtes, Atlantique et Pacifique pratiquant l’ouverture radicale au monde et le
dédain pour l’intérieur américain (les ploucs, les communautés religieuses).
Les gouverneurs républicains de Floride, du Texas ont suivi le mot d’ordre du
POTUS : plages et parcs bondés.
Pour l’heure, l’Europe reste l’épicentre de la
pandémie bien que sur un plan virologique strict, les Etats-Unis le deviennent
de jour en jour. Sur un plan financier,
la Fed et le Congrès ont plus qu’ouvert les vannes monétaires : un
déferlement d’argent gratuit pour les marchés. Wall Street bondit au fur et à
mesure que les Américains s’inscrivent au chômage : 20 millions en quinze
jours ! Un paysage impressionnant, abyssal.
Se trouvent réunis aux Etats-Unis, au moins deux
enjeux majeurs :
1-le premier électoral : si Donald Trump se moque
de son adversaire démocrate, Joe Biden (Sleepy) il sait aussi que dans le cas
où cet adversaire s’effondrerait totalement, surgirait ou le gouverneur de New
York, Andrew Cuomo ou bien Michelle Obama : le premier est louangé pour
son opposition au Président dans sa gestion du virus, la seconde jouirait de
l’aura de son époux qui vient tout juste d’apporter son soutien à son ancien
vice-président.
2-le second géopolitique où les tensions sont
palpables. Ainsi, le limogeage du captain Crozier, pacha du porte-avions
Roosevelt, est certainement en lien avec la crainte qu’aux yeux du monde, une
défaillance militaire américaine ait trop visibilité. Pour Trump, un Américain
passe l’obstacle, il n’y atermoie pas.
Ensuite, Donald Trump n’oublie pas un seul instant le
redémarrage économique chinois. Pékin ne peut qu’approuver le choix de
Washington qui irait dans le sens de la « nouvelle prospérité ».
Etats-Unis et Chine ont signé, rappelons-le, une série d’accords pour réguler
leurs flux économiques, se retrouveraient donc sur une ligne commune, leurs
intérêts entremêlés lorsque l’Union européenne entre le marteau et l’enclume deviendrait
un « champ sacrificiel » selon la fine remarque de Caroline
Galactéros.
Démocrate ou républicain la brutalité de l’homme
politique y est semblable, de même que l’acceptation par les Américains de la
grande dureté du quotidien.
Même s’il joue gros, le quitte ou double de Donald
Trump est dans une ligne somme toute classique popularisée, notamment, par Hollywood.
In seriatim :
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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