De l’ennui naquit le vice……de forme ?
L’épouse d’Emmanuel Macron confinée dans une aile du palais
présidentiel cherchait un déconfinement de bienfaisance pour réapparaitre,
adoucir l’impopularité du successeur de François Hollande, être actrice dans l’effort
de « guerre ».
Présidente de la Fondation privée Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France,
elle monte une opération avec le directeur du Mobilier national, Hervé Lemoine,
pour l’organisation d’une vente aux enchères les 20/21 septembre : on nous
assure que les pièces proposées n’auront aucun caractère historique.
Chaque année le Mobilier
national vend des meubles et objets sans que cela soulève le moindre problème,
elles ne sont pas jusqu’à présent selon Didier Ryckner « scandaleuses »1.
Néanmoins, Régis de Castelnau souligne trois points sur cette initiative
qui entrerait dans le champ d’application
de l’article 432-15 du code pénal sanctionnant le détournement de biens publics :
1-« La vente d’un objet
de l’État peut être reversé à une structure privée, un tel montage n’est
possible que sous la forme d’une subvention : « l’argent récolté sera reversé sous forme de
libéralité à une institution privée gérée par une personne privée,
Mme Macron »
2-« cette opération est menée dans l’intérêt exclusif de l'épouse
du président de la République, ce qui ne semble pas permettre le déclassement
de biens publics inaliénables en vue d’une vente aux enchères. Quand on prive
l’État de ses biens, il faut justifier d’un intérêt public ; ici, l’État
s’appauvrit au profit de l’intérêt communicationnel de Mme Macron. »
3-« en la circonstance le
fait d’en attribuer le produit à la structure privée présidée par Madame Macron
fait peser un lourd soupçon sur la motivation en la polluant avec un caractère
privé. Monsieur et Madame Macron en tant que personnes publiques ont la
surveillance et l’administration de la décision de cette vente. En tant que
personne privée, Madame Macron
destinataire des sommes à un intérêt personnel privé,
Monsieur Macron en tant qu’époux de celle-ci, un intérêt personnel indirect
également privé. Dura lex sed lex. La
jurisprudence désormais séculaire concernant cette infraction est de ce point
de vue intraitable. »2
Ici ce n’est pas tant la
vente en tant que telle mais ce qui commence ou enclenche la procédure de
déclassement pour la mise en vente qui est sujette à caution.
Visiblement, nous sommes
dans le cours d’une opération de communication dont on doute de l’impact auprès
des Français plus inquiets par les
nuages sombres économiques et les lettres de licenciement à venir.
Cependant, il est
caractéristique qu’un pouvoir impopulaire croit qu’une charité pallie à une
absence de politique de fond et, ici,
tout le monde sait pertinemment que le programme de réduction de lits et du
personnel dans les hôpitaux n’est pas du tout remis en cause. Il s’agit d’occuper
ou de distraire les Français.
En cela l’organisation d’une
vente palliative « au profit » d’une fondation privée présidée par
Brigitte Macron laquelle en versera le produit à l’AP-HP ne changera en rien la
dureté de vie du personnel de santé. Tout est bien cynique ! Notre
vigilance grandira encore face à un pouvoir sensible à la pratique de l’encan qu’Emmanuel
Macron depuis l’Alsthom ne dédaigne pas.
Michel Houellebecq ne
disait-il pas : le monde d’avant continuera en un peu plus pire ?
Sources :
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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