Au tout début d’Internet, tout n’était que liberté,
une liberté chantée, louangée par tous les acteurs d’Internet…Moins de trente années
plus tard, le champ de liberté sur Internet se rétrécit comme une peau de
chagrin…
Ce 13 mai, la députée Laetitia Avia (plus Gil Taïeb,
Karim Amelal) défend un projet de loi de lutte et de condamnation contre les « contenus
haineux ». Les acteurs d’Internet (réseaux sociaux, plates-formes collaboratives,
moteurs de recherche) recevraient une délégation qui les autoriserait, avant
même l’entrée en scène d’un juge, d’exercer une censure (police) sur ce qu’ils
estimeront relever « du contenu haineux ». S’ajoutera, naturellement,
la création d’un énième observatoire, l’ « Observatoire de la haine en ligne » lui-même rattaché au CSA.
Dans ce projet, il est clair que sa rampe de lancement
est la défense de la victime. Depuis des décennies, la qualité de victime est
la marche indispensable pour être écoutée, défendue mais aussi accuser, poursuivre. Cela englobe
bien des domaines. Sommes-nous tou(te)s des victimes en devenir ? Demain,
verra-t-on des victimes s’entre-dénoncer ?
Internet est traité par les pouvoirs et des minorités-victimes
comme l’était la presse dès le XVIIe siècle, à savoir par la censure. Sans
aucune imagination, ni modernité, le nouveau monde reprend les armes de l’ancien
où des dévots ordonnaient de maitriser les dires, les comportements, les écrits,
les chansons des hommes : les bonnes mœurs.
Dans l’histoire, tout nouveau champ d’expression est approché d’une manière inquisitoriale :
on doit régler, réguler les mœurs comme les idées, les sautes humeur. La
censure se targue de prévenir les dérives humaines et ne réussit qu’à les
grandir. Plus on censure, plus on multiplie les infralittératures ou
expressions diverses, plus on renforce les rumeurs, plus s’alimentent les
comportements et projets fâcheux.
Hormis occuper, les juges, enrichir les avocats, nourrir
grassement certaines associations, on encombrera et agacera le citoyen avec ce
danger à légiférer de la sorte d’engendrer plus de maux.
Au XVIIIe siècle, nos philosophes s’émerveillaient de
la non-censure de la presse anglaise, oubliant de dire que le champ législatif
de la diffamation s’étant étendu tout au long du siècle, une censure plus
puissante qu’en France y était. A un tel point que Londres connaitra vers
1774/1775 des émeutes sanglantes (affaire Wilkes).
Internet est un forum où les bruits et les tons sont
divers, certains odieux, abominables. Que faire ? Une démocratie doit-elle
vivre et assumer avec ce qui ne lui plait pas ou bien doit-elle régenter au nom
même de ces principes ? On est dans le subjectif. Il me semble très délicat
de légiférer d’après le subjectif : c’est une pelote de laine filante. Au
nom de ce que l’on croit le bien, on peut faire un plus grand mal. On ne peut
agir à la légère. L’intention de l’exécutif qui approuve ce projet de loi est d’abord
de lisser au maximum toutes les opinions sous couvert de protéger telle ou
telle victime.
Je me méfie et crains des lois de pureté….
Jean Vinatier
Seriatim 2020
1 commentaire:
Le cas de Laetitia Avia n’est pas sans rappeler celui d’un certain M’jid El Guerrab député LREM qui s’est illustré il y a peu par une tentative d’assassinat (en bonne et due forme) sur la personne de Boris Faure,responsable du parti socialiste de la région parisienne.Comme cela est la règle en macronie les délinquants n’ont pas été jugés ni condamnés.Le modus operandi est toujours le même :menace,insulte,harcèlement et violence,parfois inouïe à l’encontre des contradicteurs de la LREM.La France est ainsi gouvernée par de pseudo « responsables » qui n’hésitent pas à recourir à des moyens particulièrement persuasifs pour masquer leur incompétence crasse.La violente répression conduite par les pouvoirs publics à l’encontre des gilets jaunes l’a montré de façon définitive puisque les nervis de la police de macron n’ont pas hésité à recourir aux mutilations pour faire taire les opposants .La violence et le mépris de la vie humaine sont consubstantielles au dangereux populisme qu’est le macronisme.Quand on sait que la macronie est un avatar du parti socialiste et que ce même parti socialiste a bruyamment appelé à voter pour M.Macron au 2ème tour des élections présidentielles on ne peut que constater la mort clinique de la gauche néolibérale.C’est ironique et cruel aussi.
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