Le coronavirus a montré un hôpital public admirable
dans sa mobilisation quoiqu’aux plaies béantes. L’assistance publique subit année après année des demandes managériales
des marchés. L’exécutif ne pouvant
masquer met, logiquement, en place une grande communication ou histoire appelée
le Ségur de la Santé. Nicole Notat est chargée de réaliser le film. L’ancienne dirigeante
de la CFDT fit peu pour les salariés. Une fois son mandat terminé, sa société
de conseil vit tout le CAC40 s’y précipiter ! On sait, déjà, de quel côté
penchera la balance.
Depuis les temps les plus reculés, l’accès aux soins
est regardé comme universel, un bien commun à l’instar du sauvetage en mer.
L’hôpital c’est l’hôte, l’hospitalité mais, contemporainement,
l’hôpital est vu comme une entreprise : sont liés la bonne gestion et le
profit. Or, il est tout à fait possible d’assurer une bonne gestion hospitalière
sans y ajouter des retours sur investissement, des plus-values. En 2020, le
constat est là : obsession de la rentabilité, évaluation permanente de
toute structure, entrée de l’économie dans sa version la plus avide, réduction
du personnel, des couts, des ressources humaines peu humaines…..
L’hôpital ne doit plus obéir à une logique de marché !
Ainsi les femmes et les hommes qui travaillèrent à
assécher l’assistance publique seraient les mêmes qui devraient écarquiller les
yeux, retrousser leurs manches et jeter sur le bas-côté la cognée ? On
permettra de douter. Les mécaniques puissantes des fonds d’investissement, leurs
logiques financières jamais rassasiées, ce penchant qu’ont les hommes à se
dévorer entre eux, ce marché omniprésent où tout y est prétexte font que nous
savons bien que le Ségur de la Santé sera plus un conte qu’une refonte
générale. Ceux qui ont mis sur orbite Emmanuel Macron sont plus fermes que
jamais, prompts à acheter des îles ou des domaines pour s’y claquemurer, ils ne
veulent qu’accroitre les parts de marché partout dont dans celui de la santé
privée (cliniques…etc). Dès lors la réduction de l’assistance publique est
évidente, se réduire à une variable tant pis pour les personnels de santé et
des malades. Tant pis pour le serment d’Hippocrate. Laboratoires, assureurs,
mutuelles, fonds d’investissement sont des fauves regardant un troupeau de
zèbres….
Cette dégradation continuelle de l’assistance publique
va de pair également avec la réduction des tâches régaliennes de l’Etat auxquels
participent bien des hauts fonctionnaires. Si l’Union européenne n’était pas
uniquement un marché mais se dirigeait vers un Etat une assistance publique
européenne aurait sa place ? Mais Bruxelles n’est pas de cette eau…..
Le pouvoir veut retarder, diviser le retour sur les
pavés des infirmières que les forces de l’ordre n’hésiteraient pas un seul
instant à meurtrir le plus violemment. Le Ségur de la Santé a tout pour le vent avec deux ou trois annonces et puis tout
continuera jusqu’à la prochaine calamité……
Jean Vinatier
Seriatim 2020
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire