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samedi 13 juin 2020

14 juillet annulé, racialisme : nation segmentée N°4942 14e année



A l’exception du RN, nul ne s’est ému quand Emmanuel Macron choisit d’annuler le défilé militaire du 14 juillet au profit d’une cérémonie d’hommage au personnel de santé alors que la loi d’urgence sanitaire s’arrêtait le 10 juillet. Le motif de santé publique avancé ne tient pas et pourtant dans l’indifférence générale, la nouvelle passe. Depuis 1880, date de sa création afin de réunir ensemble armée et nation dix années après la défaite de 1870-1871 et consolider une république très contestée, le défilé ne s’interrompit à Paris qu’entre 1940 et 1944. La décision présidentielle a donc de l’importance. Emmanuel Macron avait dit qu’on était « en guerre » pas qu’on était « occupé par un force virale »
Après avoir décrédibiliser les élections municipales, le second tour du 28 juin ne corrigeant en rien le premier, c’est au tour du 14 juillet qui passe, cette année, à la trappe. On notera, au passage, le silence de Mmes Hidalgo, Dati et Buzyn. Qu’y aura-t-il ? Le concert au Champs de Mars où des ténors entonneront la Marseillaise puis un feu d’artifice. C’est-à-dire que restera de cette fête nationale que par la partie spectacle, celle  historique et politique disparaissant cette année des écrans.
Depuis la mort de George Floyd à Minnesota qui permet à des activistes de renforcer en France les divisions françaises, d’attiser les rancoeurs, le racialisme anti-blanc ne soulève pas davantage de réaction citoyenne. Les Français se mettent la tête dans le sable et trainent aux terrasses. Déboulonner Colbert, Napoléon, pénétrer dans le musée du Quai Branly pour déchirer une œuvre, ou bien débaptiser une rue de Paris (sans qu’Anne Hidalgo ne s’en émeuve), déprogrammer le film mythique « Autant en emporte le vent ». Bof ?
A cette série d’actes arasant s’ajoutent les colères des policiers choqués du manque de soutien de leur ministre, Castaner après les propos de Camélia Jordana et quand l’onde de choc Floyd se déploie via Adama Traoré. L’épouse blanche d’Omar Sy s’en prenant même sur twitter à un policier noir coupable d’être dans le mauvais camp !
La société française se morcelle, se fragmente avec ce paradoxe d’avoir plus de cinq mille soldats français dans le Sahel combattant un terrorisme quand sur le sol national se multiplient d’autres terrorismes bien ciblés puisqu’ils visent autant le « Français de souche » que les forces de police. Une police détestée en banlieue et honnie par les Gilets jaunes qui entonne une Marseillaise  dans le vide. L’exécutif qui avait pleinement engagé ces mêmes policiers à sévir comme jamais contre les Gilets jaunes, les félicitant pour leur zèle très bien relayé par les juges, n’affecte  de n’y voir, aujourd’hui qu’un mouvement d’humeur appelé à passer ! L’ordre régalien est clairement atteint : en a-t-on conscience ?
Ces agitations violentes rappellent à bien des égards ce qui se produisit dès l’été 1789 et qui irait crescendo jusqu’au Directoire. Il faut bien prendre garde à tous ces remous qui sont autant de braises. La France, entrant dans une récession qui pourrait mettre sur le carreau 1 million de salariés, en décalage de puissance avec l’Allemagne qui va prendre toutes les rênes européennes à compter du 1er juillet, est  la nation la plus exposée : elle peut tout autant s’affaisser, s’affaler, se masquer la face ou bien s’enhardir, se réveiller, se reprendre en mains et renverser le vermoulu.
Un ordre républicain est-il en train de s’effacer ? Une nation millénaire  se met-elle la tête sur le billot laissant les divisions éclore ?
La boussole française, une aiguille  tournante faute de reconnaître les points cardinaux…… ?



Jean Vinatier
Seriatim 2020

1 commentaire:

Junma a dit…

Je partage entièrement ce point de vue.