A l’exception du RN, nul ne s’est ému quand Emmanuel
Macron choisit d’annuler le défilé militaire du 14 juillet au profit d’une
cérémonie d’hommage au personnel de santé alors que la loi d’urgence sanitaire
s’arrêtait le 10 juillet. Le motif de santé publique avancé ne tient pas et
pourtant dans l’indifférence générale, la nouvelle passe. Depuis 1880, date de
sa création afin de réunir ensemble armée et nation dix années après la défaite
de 1870-1871 et consolider une république très contestée, le défilé ne s’interrompit
à Paris qu’entre 1940 et 1944. La décision présidentielle a donc de l’importance.
Emmanuel Macron avait dit qu’on était « en guerre » pas qu’on était « occupé
par un force virale »
Après avoir décrédibiliser les élections municipales,
le second tour du 28 juin ne corrigeant en rien le premier, c’est au tour du 14
juillet qui passe, cette année, à la trappe. On notera, au passage, le silence
de Mmes Hidalgo, Dati et Buzyn. Qu’y aura-t-il ? Le concert au Champs de
Mars où des ténors entonneront la Marseillaise puis un feu d’artifice. C’est-à-dire
que restera de cette fête nationale que par la partie spectacle, celle historique et politique disparaissant cette
année des écrans.
Depuis la mort de George Floyd à Minnesota qui permet
à des activistes de renforcer en France les divisions françaises, d’attiser les
rancoeurs, le racialisme anti-blanc ne soulève pas davantage de réaction
citoyenne. Les Français se mettent la tête dans le sable et trainent aux
terrasses. Déboulonner Colbert, Napoléon, pénétrer dans le musée du Quai Branly
pour déchirer une œuvre, ou bien débaptiser une rue de Paris (sans qu’Anne
Hidalgo ne s’en émeuve), déprogrammer le film mythique « Autant en emporte le vent ». Bof ?
A cette série d’actes arasant s’ajoutent les colères
des policiers choqués du manque de soutien de leur ministre, Castaner après les
propos de Camélia Jordana et quand l’onde de choc Floyd se déploie via Adama
Traoré. L’épouse blanche d’Omar Sy s’en prenant même sur twitter à un policier
noir coupable d’être dans le mauvais camp !
La société française se morcelle, se fragmente avec ce
paradoxe d’avoir plus de cinq mille soldats français dans le Sahel combattant
un terrorisme quand sur le sol national se multiplient d’autres terrorismes
bien ciblés puisqu’ils visent autant le « Français de souche » que les
forces de police. Une police détestée en banlieue et honnie par les Gilets
jaunes qui entonne une Marseillaise dans
le vide. L’exécutif qui avait pleinement engagé ces mêmes policiers à sévir
comme jamais contre les Gilets jaunes, les félicitant pour leur zèle très bien
relayé par les juges, n’affecte de n’y
voir, aujourd’hui qu’un mouvement d’humeur appelé à passer ! L’ordre régalien
est clairement atteint : en a-t-on conscience ?
Ces agitations violentes rappellent à bien des égards ce
qui se produisit dès l’été 1789 et qui irait crescendo jusqu’au Directoire. Il
faut bien prendre garde à tous ces remous qui sont autant de braises. La France,
entrant dans une récession qui pourrait mettre sur le carreau 1 million de
salariés, en décalage de puissance avec l’Allemagne qui va prendre toutes les
rênes européennes à compter du 1er juillet, est la nation la plus exposée : elle peut
tout autant s’affaisser, s’affaler, se masquer la face ou bien s’enhardir, se
réveiller, se reprendre en mains et renverser le vermoulu.
Un ordre républicain est-il en train de s’effacer ?
Une nation millénaire se met-elle la
tête sur le billot laissant les divisions éclore ?
La boussole française, une aiguille tournante faute de reconnaître les points
cardinaux…… ?
Jean Vinatier
Seriatim 2020
1 commentaire:
Je partage entièrement ce point de vue.
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