Le 18 juin a son origine dans le choix d’un homme, un
général de Gaulle qui a désobéi à toutes les autorités constituées pour
entreprendre avec rien hormis, sa conviction, sa parole et sa plume, la
continuation historique de la France dans l’honneur et la souveraineté
c’est-à-dire l’indépendance et donc la liberté.
Le 14 juillet, c’est la désobéissance des
Gardes-françaises qui précipita la reddition de la Bastille et donc sa chute
qui permis, ensuite, une époque nouvelle française où le peuple y serait
souverain. Sous prétexte de pandémie, annuler le défilé militaire est hautement
symbolique, un acte supplémentaire pour affaisser la nation quand se
multiplient les mouvements, racialistes, communautaristes, de déboulonnages :
le Français n’y serait-il plus qu’un « blanc privilégié » ?
La désobéissance, nous la trouvons plus près de nous
encore au printemps de l’année 1958 quand l’armée et les policiers ne répondirent
plus de la dégradation de la situation intérieure liée à l’Algérie si le
Général de Gaulle n’était pas rappelé. Et ce fut mai 58 !
La désobéissance nous en vîmes un début, hier, à Nîmes
et à Nice : des policiers mirent le casque à terre et applaudirent les
soignants quand à Paris des forces de l’ordre s’y déshonorèrent tirant par les
cheveux une femme infirmière : silence des balcons….
La désobéissance du peuple américain la constitution
des Etats-Unis la lui reconnait, la désobéissance la Déclaration des droits de
l’Homme qui figure en tête de la Constitution de la Ve République la reconnait.
Il n’y a donc pas d’illégitimité à désobéir quand une succession de faits
oblige un peuple à briser les chaines dont on l’accable, quand une élite s’instituant
aristocratique sort le peuple de la démocratie et la capte pour ses seuls
intérêts, quand elle croit qu’un peuple
peut être « sans la liberté » (François Sureau).
L’année 2020 est celle du Général de Gaulle, sa
naissance, sa disparition, son appel : toute une vie résumée en trois
dates dont le 18 juin nous interpelle le plus. Valéry Giscard d’Estaing disait
hier qu’Emmanuel Macron n’avait pas « une once de
gaullisme », ce qui est vrai. Et
pourtant à Londres ce jour, il lui faudra donner l’illusion qu’il a un habit
historique au côté du prince de Galles qui est, paradoxalement par sa mère la
Reine Elisabeth II qui vécut 1940 bien
plus dans l’esprit gaullien ! Un Royaume-Uni qui reprend sa liberté quand
la France au nom d’une Europe souveraine inexistante s’apprête à nous y
engouffrer définitivement sans même s’apercevoir que l’Allemagne qui joue très
bien ses cartes dont elle aura tout le jeu au 1er juillet,
s’assurera quoiqu’il advienne, bond en avant européen ou non, une puissance
hanséatique considérable.
Le 18 juin et le 14 juillet se lient, s’unissent et ne
peuvent s’en séparer, de même que l’idée française et le peuple souverain. La
désobéissance politique a fait notre Histoire.
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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