L’armée française est sans doute
le seul corps qui tient encore d’un bloc tant les fragilités intérieures et
psychologiques qui nous assaillent sont nombreuses.
Lors de son exposé devant les
membres de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, le chef d’Etat-major
de l’armée de Terre, le général Burkhard a prôné un retour vers un réel et la reprise
en compte de la sévérité du monde qui ne cesse pas d’être un champ de bataille,
ce qui est depuis des siècles.
La nouveauté, notamment, de cette
vision stratégique est d’intégrer ou plutôt de réintégrer un conflit direct entre
des Etats…
Tout récemment au large des côtes
libyennes, il s’en fallut de peu que les frégates, turque et française, ne se
tirent dessus. C’est assez révélateur du mélange d’irritabilité et d’ambition
de la part d’une puissance, membre fondateur de l’OTAN.
« Le contexte : incertitude stratégique
Le contexte stratégique dans
lequel s’inscrit l’armée de Terre en 2020 est
avant tout marqué par l’incertitude, renforcée par de nombreux bouleversements géopolitiques récents. Cette incertitude stratégique est également
accentuée par la difficulté des
Européens à concevoir et organiser par eux‑mêmes les conditions de la défense collective de leur continent. Elle se trouve enfin exacerbée en France,
où les fragilités d’une société manquant
de cohésion et en quête de sens peuvent faire douter de sa volonté à bâtir un avenir commun et à en
défendre le modèle avec fermeté
et esprit de résistance.
Extension des champs de conflictualité
Dans ce contexte de tensions
multiples, on observe le retour marqué de
la force militaire comme mode de règlement des conflits, selon des formes connues, directes et assumées. Le
retour d’un conflit majeur est
désormais une hypothèse crédible. Mais l’usage de la force se fait également selon des modes d’action nouveaux,
imprévisibles et plus insidieux,
privilégiant l’intimidation et la manipulation, dans une forme de guerre nouvelle, indiscernable et non
revendiquée, pour obtenir par le
fait accompli des gains stratégiques indéniables.Ainsi,
face à cette extension des champs de conflictualité, l’aptitude à intégrer les effets dans l’environnement
électromagnétique, le domaine
spatial, le cyberespace et l’environnement informationnel, est désormais indispensable pour acquérir la
supériorité opérationnelle »
La vision
stratégique (20 pages) :
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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