Une ficelle bien grosse quand Emmanuel Macron avance
l’idée de déplacer les élections régionales de mars 2021 à l’après
présidentielle de 2022 !
Accusant son échec complet aux municipales dont il est
en grande partie le responsable, Emmanuel Macron prévoit en toute logique que
les régionales de 2021 confirmeront les résultats de mars et juin 2020 le
laissant tout démuni pour 2022 : aucun ancrage local, idem à l’échelle
régionale. L’Elysée tente d’appâter les présidents de région par quelque moyen
de finance mais l’intérêt de ces élus est naturellement de garder l’échéancier
électoral inchangé. Ils savent bien que dans l’hypothèse d’une reconduction du
successeur de François Hollande, des élections régionales en 2022 tourneraient
en faveur de ce dernier.
Qu’est-ce qui justifierait un bouleversement électoral
calendaire ? Rien. Par la volonté élyséenne, les municipales se tinrent
quasiment au moment dit laissant presque une année avant les régionales
elles-mêmes à un an de la présidentielle. Rien sur le plan intérieur :
émeutes, crise économique soudaine, effondrement ou pas de Tchétchènes prenant
le contrôle de Dijon. Rien sur le plan extérieur. Rien donc sur le plan
institutionnel : le Conseil constitutionnel, pourtant complétement aplati,
le contredirait. Le seul point qui permettrait d’ancrer des régionales plus
tardives serait l’Union européenne et l’idée allemande du régionalisme agrandi.
Que pèserait Macron en n’ayant aucun président de région face aux autres états
plus décentralisés ? Sans avoir de région que dirait Emmanuel Macron dans
sa campagne présidentielle très tournée vers l’Europe s’il n’a aucune assise
régionale ? Son discours pro-europe ne tient que par la bienveillance
berlinoise et parce que sur la Spree on ne voit que des avantages à laisser
s’ébrouer un coq amphétamine tandis que se renforcerait l’Europe
italo-hanséatique. La fameuse souveraineté européenne dont Emmanuel Macron nous
bassine et nous bassinera débute déjà très mal. En effet, le seul commissaire
européen français, Thierry Breton, pérore en annonçant fièrement des programmes
de défense européens confiés à des entreprises…américaine, canadienne et
japonaise !
Les régionales et l’Union européenne ont un lien
évident et sont dans le dispositif élyséen une petite voie par laquelle il
escompterait enserrer son seul faible socle électoral (20/22%) suffisant pour
emporter ou garder l’Elysée. Voilà pourquoi Emmanuel Macron essaie les manœuvres
devant des élus plus madrés que lui appartenant en majorité, aux partis PS et
Républicains les mêmes qui empêchent toute réunification de la droite et de le gauche
sauvant donc LREM. Mais aujourd’hui, comme on le relèvera le 28 juin au soir,
les bouées salvatrices deviendront des mines potentielles pour l’Elysée et En
marche.
A suivre !
In Seriatim :
Jean Vinatier
Seriatim 2020
Seriatim 2020
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