Quand la gauche refuse toute union municipale
avec LREM, les Républicains s’empressent de nouer des alliances avec le parti
présidentiel le sauvant ainsi d’une déroute totale. Grâce aux premiers, ce
dernier camperait en seconde position dans bien des villes métropolitaines.
Ce raidissement de la gauche n’est pas
indifférent aux éloignements de députés
de gauche (strausskahniens) de LREM et à la montée en puissance des Verts
(Bordeaux, Toulouse et Paris si l’on additionne avec Villani). Quant au RN, il
marque un recul assez net par rapport aux élections précédentes : il paie
le mauvais choix de tout investir dans des villes sous-préfectorales et
préfectorales où les fronts républicains quoique bien lézardés jouent encore au
lieu de s’implanter dans les petites et moyennes communes. Le RN est un parti
parisien qui mésestime la ruralité alors même que celle-ci constituerait une
rampe de lancement considérable.
Au-delà de ces observations, le second tour
des municipales aura-t-il une valeur quelconque suite au premier tour du 15
mars tenu dans des conditions biaisées et irresponsables ? Les tâches du
premier tour s’étendront au second et feront de tous les édiles des élus par
défaut. Les partis politiques et le gouvernement ont sciemment déconsidéré une
élection municipale pour de sordides calculs politiciens et d’enveloppes,
affectant un exercice démocratique sans doute le plus enraciné dans le
caractère national.
S’il y avait encore une conscience politique
française et une vue au-delà du coin de rue, les Français n’iraient pas aux
urnes. Contrairement à ce qui se dit, ils s’y rendront en plus grand nombre
surtout dans les villes métropolitaines, Paris en tête ! C’est dans ces
villes où étaient le mépris et la haine pour les Gilets jaunes. Les balcons ou
bobos sont logiques avec leur arrogance commune tant à gauche qu’à droite ou
écologiste (le Vert parisien crachait sa bile tout autant que ceux de l’Ouest
parisien) et dans le même temps saisissent bien que parce qu’ils sont une
minorité voter massivement les assure d’une légitimité démocratique fausse quand les
malcontents, la majorité, boudent l’urne.
Le 28 juin au soir, la France municipale encore
dans le déconfinement, pataugeant dans l’attrape-nigaud
du monde d’après, affichera davantage les inégalités mais avec du Vert. Les
électeurs métropolitains s’enfermeront écologiquement dans une bulle selon eux
de pureté : la voiture (même électrique) étant laissé aux ploucs, Uber
dont les chauffeurs habitent hors les villes n’étant que de simples cochers pour les aéroports
et les boutiques
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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