« L’auteur propose une
compréhension claire des stratégies géopolitiques des deux
espaces en matière de politique commerciale. Les chiffres de l’utilisation des
mesures de défense commerciale révèlent une prépondérance des États-Unis,
exacerbée depuis 2016 qui repose sur des outils plus divers que ceux à la
disposition de l’Union européenne.
AU printemps 2020, le
président américain Donald Trump recourt à la loi du 8 septembre 1950,
intitulée « Defense Production Act », adoptée quelques mois
après le début de la guerre de Corée et permettant au pouvoir exécutif un contrôle
étendu sur l’économie du pays. Sur cette base, les exportations de respirateurs
médicaux ont pu être interdites dans le contexte de la pandémie de coronavirus
COVID-19.
Cette décision démontre l’activisme américain, initié par le chef de
l’exécutif, en matière de politique commerciale. Le président américain a en
effet, depuis sa prise de fonction en janvier 2017, réactivé plusieurs outils à
sa disposition à des fins protectionnistes, peu exploités par ses
prédécesseurs.
A l’automne 2019, le département du Commerce affirme que depuis 2016, les
enquêtes pour antidumping et droits compensateurs ont augmenté de 235% par
rapport à la même période sous l’administration Obama.
Faut-il y voir une rupture dans la conduite de la politique commerciale
américaine et, par comparaison, comment évaluer la politique commerciale
européenne ? La question est d’autant plus justifiée que la méthodologie
antidumping et les instruments de défense commerciale ont fait l’objet de
réformes en 2017 et 2018 qui apparaissent efficaces : pour 2019, les
mesures de défense commerciale de l’Union ont permis de réduire les
importations considérées déloyales de 80 %.
Le présent article, s’appuyant sur l’étude des outils respectifs en matière
de lutte contre l’introduction des produits d’un pays sur le marché d’un autre
pays à un prix inférieur à leur valeur normale, soit le dumping, dont disposent
les États-Unis
et l’Union
européenne, propose une compréhension des stratégies géopolitiques des deux
espaces en matière de politique commerciale. Les chiffres de l’utilisation des
mesures de défense commerciale révèlent une prépondérance des États-Unis,
exacerbée depuis 2016 (I) qui repose sur des outils plus divers que ceux à la
disposition de l’Union européenne (II). »
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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