Nicolas Bedos appelle à passer outre les interdictions nouvelles du gouvernement concernant la résurgence du COVID tandis que les patrons de bar à Marseille et Paris poussent des cris d’orfraie craignant à juste titre la mise en péril de leur activité.
Les maires de Marseille et de Paris tirent leurs épingles du jeu en demandant pour la première un report de dix jours, pour la seconde une série de commentaires d’ailleurs raisonnables et fondés en soutien aux activités commerciales.
Quelques jours plus tôt le ministre de l’Intérieur, Darmanin plaidait pour une nouvelle réglementation de l’activité journalistique lors des manifestations : Charlie Hebdo et un certain nombre de médias ont signé une déclaration contre les mesures coercitives. L’AFP a refusé car elle estime qu’en l’approuvant elle mettrait en péril ses journalistes dans les pays musulmans. Une prise de position étonnante qui n’entraîna pas une protestation des médias desdits pays musulmans qui eussent pu considérer le choix de l’AFP comme infondé.
Entre de nouvelles mesures, un classement modifié des zones infectées par le virus et le serrement de vis du gouvernement contre les journalistes, le lien existe : la peur. Peur au nom du principe de précaution qui sert de paravent à des raisons, peut-être, moins avouables, peur qu’en cas de manifestations répétées les journalistes ne donnent trop d’éclat aux mécontentements divers et profonds. Peur générale aussi devant la dégradation économique précipitée par le confinement total retenu par Emmanuel Macron en mars dernier : « nous sommes en guerre ». Une guerre que les gouvernements Philippe puis Castex mènent au gré des actualités médicales et de la hantise d’explosions sociétales.
Le gouvernement ira-t-il plus loin ? Il est un fait que les gens craignent pour leur santé et que cela se traduit par une distanciation sociale et une abstention record aux dernières législatives partielles. Depuis les municipales, élections biaisées, je le crois, de façon consciente, nous voyons bien que l’exécutif poursuit son chemin comme s’il se sentait déjà dans un après ou une post-démocratie. C’est une voie dangereuse car elle se rapproche de la politique du pire.
La réaction de Nicolas Bedos fait, parait-il scandale ! Et pourquoi diable ! Il en appelle à la jouissance de la vie et à un certain bon sens. En l’Allemagne, le mouvement anti-masques est fort, en France, en dépit de sa modestie, il serait, bien évidemment, l’apanage de l’extrême droite et des complotistes. Apparemment les Français se soumettent : serait-elle une nation trop âgée (45 ans en moyenne) ? Parce qu’ils ont vu la destinée des Gilets jaunes : répression, morts, blessés à vie...et que lors du dernier tour de piste à Paris le 12 septembre, nous vîmes des parisiens applaudir le matraquage de ces derniers…..
Le COVID dans sa trame accélère sans trop se cacher la démocratie telle que nous la connaissons, accélère la distanciation des classes sociales, accélère en pire les travers de la société française où s’entremêlent rudement et pernicieusement les questions migratoires et musulmane. L’actuel Président de la République joue un jeu sur un chemin de plus en plus escarpé misant un peu trop sur l’amoncellement des désolations et des peurs pour conserver le pouvoir en 2022. d’ici là, le couvercle de la marmite sautera-t-il ?
Jean Vinatier
Seriatim 2020
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