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jeudi 17 décembre 2020

Constitution au gré des éléments N°5049 14e année

 L’annonce d’un projet référendaire pour le climat à planter dans la constitution de la Ve République par Emmanuel Macron apparait comme une conséquence du « en même temps » et d’un vrai/faux coup de dés politicien aux abords des élections de 2022.

Devant la grogne de la convention citoyenne pour le climat, l’Elysée a sorti de son chapeau magique, le référendum pour calmer un électorat de gauche et envoyer un signal à celui de droite en laissant dire que le sénat républicain rendrait cette opération impossible.

Cette initiative intervient aussi dans le moment où l’on a célébré (discrètement) les accords de Paris d’où est sorti le constat…que tout était à faire. Les défis climatiques sont là et immenses mais il manque pour cela, une conscience mondiale des dangers qui arrivent vers et sur nous. Il y a certes des émotions lors d’un tremblement de terre, un tsunami, un glissement de terrain, une sécheresse mais elles occupent les écrans et les réseaux sociaux pour susciter « des élans de solidarité » et servirent aussi à entériner l’inéluctabilité croissante des migrations.

Il est donc assez bas qu’un pouvoir politique réduise le thème écologique à une manœuvre communicationnelle  sans même s’apercevoir que déjà,  en 2005, la Charte de l’environnement avait été institutionnalisée ou intégrée dans un bloc de constitutionnalité du droit français.

Dans un cas national comme international, preuve est faite de l’indifférence politique des enjeux mondiaux liés à la vie de la terre en tant que telle et ce indépendamment des activités humaines.

Ce projet référendaire qui a tout d’un leurre ou d’une confiserie éclaire, cependant, une limite à l’exercice du « en même temps ». Si on a compris et admis que cette tactique stratégique du « en même temps » avait été un bon choix pour arriver à l’Elysée, ne pourrait-on pas, maintenant, se poser la question de l’incapacité pour le nouveau pouvoir à capitaliser ce « en même temps »? Les nombreuses défections, près d’une cinquantaine, qui partent à gauche ou à droite c’est-à-dire d’élus qui repartent vers leur corps idéologique d’origine mais sans se réadhérer » aux partis éclairent l’impasse du « en marche », une étroitesse de cheminement qui pourrait devenir une nasse sur fond d’une abstention record des citoyens à moins bien sûr que ces départs qui voient naitre des micro structures politiques se réduisent à des hameçonnages afin qu’Emmanuel Macron ratisse le plus largement possible au premier tour en avril 2022 ?

Dans le climat politique très orageux mais où rien ne pète rendant la sensation d’étouffement pour grande, l’on voit que se mettent en place en amont une sureté législative dite Sécurité globale, un retour de la censure au nom de la lutte contre la haine et du respect des minorités lesquelles servent de rampe de lancement pour ces bornages inquiétants de l’écriture (installation chez Mediapart du gender editor) comme cela se fait aux Etats-Unis, une préparation aux esprits d’années d’austérité liées à la dette qu’il nous faudra rembourser alors même que les banques centrales se préparent à abreuver de tonnes de milliards de monnaie les banques déjà sauvées en 2008. La mise en place d’une météorologie politico-sociale où le soleil sera pour les gens d’en haut et les glissements de terrain pour ceux d’en bas se fait sourdement quand les populations sont confinées, déconfinées au gré des vagues virales et de vaccins préparés en un temps record, un temps si rapide que les patrons des laboratoires et même certains élus déclarent ne pas vouloir se faire vacciner en premier…Ce geste s’appuie cyniquement sur l’idée de ne pas vouloir enlever un vaccin à un plus démuni qu’eux !!! Jusqu’à présent, c’était le puissant qui montrait l’exemple par le risque : ainsi en 1775 quand toute la famille royale française se fit inoculer le virus de la variole !

L’inoculation des masses est lancée autant par injection que par les consignes gestuelles et les distanciations. L’inoculation sépare ou tue : jamais on ne vit un pouvoir ou des pouvoirs séparer autant, monter à l’assaut de la sphère culturelle laquelle quoique déjà complément abîmée par le tourisme de masse autorisait l’accès aux lieux de connaissances, se préoccuper si peu des petits commerces. L’inoculation se pratique aussi par les plateformes dont les gens oublient qu’en ouvrant une page Facebook ou un compte Twitter, ils adhérent à un règlement de fait qui permet à certains GAFA de décider ce qui peut être publié ou pas que l’on soit Président des Etats-Unis ou un quidam : c’est effrayant mais ne soulève aucune contestation véritable.

La Constitution française, la cinquième de la république, sert de variable d’ajustement à un climat politique de plus en plus malsain entre les mains d’élus et du premier d’entre eux qui n’y voient plus qu’un chiffon de papier soit que l’on vénère soit que l’on froisse au gré des intempéries. Les écologistes peu diserts sur la convention citoyenne pour le climat mais favorables aux campagnes massives de vaccination ne sont pas une échappatoire mais l’arbre qui masque une forêt froide et sombre.

Ainsi s’installent les éléments de différents ordres qui montent à la surface à l’occasion d’un geste communicationnel présidentiel…..

 

 

Jean Vinatier

Seriatim 2020

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