L’Italie se dote d’un gouvernement très « Comedia dell arte » (Zanni, Arlequin, Brighella, Polichinelle, Pantalon, Docteur, Sorcière, Capitan/Scaramouche) avec à sa tête Mario Draghi, un expert en grimage comptable (Grèce/Goldman Sachs) pour tenir cahin-caha jusqu’aux législatives de mai 2023. En France y voit une union nationale alors qu’il s’agit d’une « combinazione » dans laquelle les Italiens sont les maitres : patriotes et européens ?
Michel Barnier convaincu d’avoir signé un bon accord Brexit avec Londres se tourne vers la France 2022 car il aurait compris les raisons du référendum d’Outre-Manche. Son résumé tiendrait en deux mots : patriote et européen.
L’espérance élyséenne de Michel Barnier n’est qu’un vœu pieux tant qu’Emmanuel Macron est en place. Néanmoins, comme Anne Hidalgo, pour le cas où, le négociateur européen s’y attèle.
Michel Barnier fait-il preuve d’imagination en avançant « patriote et européen », Emmanuel Macron architecturant la même rampe de lancement ? Il s’agirait de donner corps à quelque chose qui ne peut en l’état exister. Comment être patriote quand la souveraineté nationale n’est plus ? Comment être européen quand la souveraineté n’y est pas ?
A peu de frais, Barnier, Macron et bien d’autres essaient de labourer un champ avec des graines qui n’y ensemenceront pas. Mais peu importe, tant que s’occupe un espace médiatique, d’y jouer une comedia delle arte.
Quelle sera la situation, française, européenne, à la veille de la présidentielle de 2022 ? Serons-nous sortis de la pandémie ? Comment s’opérera la reprise économique ? Quid du Sahel ? …etc, la liste est longue.
Le quinquennat d’Emmanuel Macron a maximisé la violence sociale à la suite des Gilets jaunes et ne cesse de la peaufiner via les lois sécuritaires globales. Le « en même temps » a accéléré la gentrification du corps électoral : ne votent plus que les plus aisés et les plus progressistes. L’introduction in extremis dans un projet de loi d’un vote par correspondance et par anticipation alors même que les Etats-Unis s’y empêtrent, à tort ou à raison, est symbolique de la mécanique instrumentale qui prêtera forcément le flanc à des contestations puissantes. Mais peu importe, le pouvoir se croit suffisamment fort pour reparler de la contre-réforme des retraites, de l’austérité au nom du remboursement de la dette pour s’harmoniser avec la BCE et Berlin hantés par l’inflation.
D’un côté, on laisse se propager les désordres comme à Trappes, à Poissy pour faire monter le RN donc œuvrer au futur « bon second tour », de l’autre on veille via le COVID à s’en prémunir pour donner des gages à une frange d’électorat. Ce balancier qui fonctionne pourrait tout aussi bien dérailler.
Dans une France où la loi sur les séparatismes les encouragera sur fond d’ébahissement vis-à-vis de l’islam, d’encourager des lobbies progressistes très actifs et désormais assurés de compter sur Joe Biden dont la diplomatie aura officiellement un pendant LGBT, on ne discerne pas où se situe, le patriote, l’européen !
Il y a là une façon de faire qui dépasse la gauche comme la droite et même aussi les extrêmes, gauche et droite. Sou couvert de patriote et d’européen se dessinerait une globalité « GAFAM » qui trouverait dans l’affaiblissement des nations patriotes dans une Union européenne qui récuse toute finalité politique, une terre idoine.
Cependant, les nombreux moments de colères dans plusieurs pays européens (Espagne, Italie, Autriche, Allemagne, Pays-Bas, Danemark) sauf en France, contre les confinements ou couvre-feux montreraient des résistances peut-être plus solides, des prises de conscience encore brumeuses mais qui pourraient sédimenter.
Jean Vinatier
Seriatim 2021
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