L’Opinion publie « le plan secret » des macroniens pour 2022. Évidemment, il n’est pas secret puisque public, c’est donc un ballon de com’ envoyé pour noter, relever les réactions françaises…
Le parti politique est regardé à l’Élysée comme aussi antique que la nation et la souveraineté. Il faut donc passer par-dessus, gommer apparemment toute idéologie, toute adhésion à une entité, laisser s’épanouir à la place, les émotions, les humeurs, les sentiments, les gouts du jour. En un mot rien qui fasse corps de pensée intellectuelle : désir, individualité, plaisir avant tout d’où « causes » et « coalitions ».
Anne Hidalgo a l’habitude de procéder d’une façon presque similaire via les budgets participatifs, les appels à projet où les parisiens croient bêtement que leurs volontés auront une réalité alors que l’édile parisienne ne retiendra que ce qui est dans sa ligne de mandature. On est dans le tour de passe-passe, qui, hélas fonctionne.
Emmanuel Macron soucieux de rempiler pour un second quinquennat opterait pour cette tactique apparemment bon enfant alors même que tout enserrera le français qui ne verra plus qu’avec des œillères, laissant passer sur les côtés les fondamentaux de la pensée dominante, la privatisation de tout, ainsi, EDF, les routes nationales, les hôpitaux plus le puçage des individus, les nano-drones de surveillance…..etc. A ce cortège s’ajoutent, dès à présent, les lois sécuritaires dont une globale, et les fausses lois comme celle contre les séparatismes qui fait croire à l’opinion publique à un assaut contre le radicalisme n’est en réalité, sous couvert de conforter « le respect des principes républicains », qu’un contrôle comptable accru de toutes les associations….
Les « causes » qui émeuvent, appâtent les « victimes » de toutes les sortes et les « coalitions » illusionnant sur l’épaisseur factice, étourdiront les français pour mieux les borner. Emmanuel Macron accélère l’agonie de la vie politique, du parti politique, en augmentant les divisions, les séparations tout en prétendant le contraire. C’est habile et vicieux. Cela peut réussir d’autant plus que les alternatives peinent à émerger, que les leaders de LFI et du RN, par exemple, sont plus des épouvantails que d’autres choix, quant aux Verts, ils ne doivent leurs succès électoraux que par leur adhésion assez complète à un progressisme qui ne contrariera pas la doxa libérale.
Et l’abstention ? Ses niveaux sont tels que le pouvoir actuel essaie de le circonvenir en avançant, comme aux États-Unis, le vote par anticipation, par Internet, par ordinateur, des choix qui participeront à l’effacement du geste citoyen qui part de chez lui pour aller dans un lieu où il placera son bulletin dans l’urne : « a voté ». L’abolir, c’est enlever une symbolique forte. Désormais, votera-t-on en attendant le bus, en faisant ses courses, dans un bar, en se rasant…, entre deux sondages, entre deux promos, depuis le terminal des caisses ?
Une démocratie réduite, dénaturée, végétale, liquide sans rien de carnée : plus besoin de mors aux dents, seulement du gobe-mouche extasié….. ? Le catalogue à la Prévert ouvre vers le non meilleur des mondes
Source :
In Seriatim, 14 janvier 2021:
http://www.seriatim.fr/2021/01/hidalgo-macron-ou-les-bicephales-n5080.html
Jean Vinatier
Seriatim 2021
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