La Russie est une nation bien calme avec des dirigeants qui ne s’affolent pas aisément à l’inverse des européens piaillants dans leur immense cage dorée.
D’un côté, les européens prennent sous leurs ailes Alexei Navalny, envoient leur représentant en politique étrangère, Borrell, à Moscou pour exiger sa libération tout en voulant poser de nouvelles bases relationnelles…Logique ?
Toujours du même côté, Emmanuel Macron donne des leçons de démocratie et de liberté à Vladimir Poutine pour les nombreuses interpellations intervenues en Russie en faveur dudit Navalny. En 2019 Vladimir Poutine s’était étonné de la répression française contre les Gilets jaunes et tout récemment, The Economist vient de classer notre pays dans la catégorie «démocratie défaillante »…Logique ?
D’un autre côté, l’Union européenne s’emmêle quelque peu les pieds dans les vaccins, le fiasco du Remzévide (1 milliard d’euros), refuse de communiquer l’intégralité des contrats signés avec les laboratoires « du monde libre » aux députés de Strasbourg et se fait même gourmander par l’OMS pour non-partage de l’accès aux vaccins avec les pays « d’en-bas » ! In fine, ces mêmes laboratoires peinent à assurer la production voilà que déboule telle une charge cosaque le vaccin russe, Spoutnik V qui écarquille les yeux européens très étonnés de découvrir que la Russie n’est plus « une Haute-Volta avec des missiles nucléaires » (Die Welt)
Troisième côté, Berlin veut à tout prix que se conclue le projet North Stream 2 à l’inverse de Paris qui exige son arrêt pour donner suite aux nouvelles observations de l’administration Biden qui signe sans rechigner l’extension du traité de désarmement New Start en l’entourant d’une couche morale à sens unique :
« En même temps que nous travaillons avec la Russie
pour promouvoir les intérêts américains, nous allons aussi travailler pour
faire rendre des comptes à la Russie pour ses actes antagonistes et ses
violations des droits humains, en étroite coordination avec nos alliés et
partenaires».1
En lançant sur
orbite leur vaccin Spoutnik pour rappeler leur exploit spatial de 1957, la Russie
donne une leçon de modestie aux « sachants de l’Ouest » qui ne l’entendront
absolument pas, une leçon d’ouverture et de partage que le « monde libre »
n’envisageait pas.
Combien de temps l’Union européenne continuera-t-elle à obéir le doigt sur la couture aux admonestations américaines ? Combien de temps l’Union européenne cessera de regarder la Russie comme une nation barbare quand cette même Union cautionne (sauf Berlin) les atrocités saoudo-émirati au Yémen ? Combien de temps avant que Bruxelles ne mette autant d’amour de liberté pour Alexei Navalny que pour Julien Assange ?
A l’impuissance européenne se greffent les calculs de ses membres dont certains ne s’aperçoivent même pas qu’ils se contredisent.
Le continent européen fait la preuve de son grand désordre, de son incapacité à regarder panoramiquement le monde : pour lui tout est à l’Ouest et dans un seul sens Atlantique dont nous recevons via leurs universités leur « cancel culture » laquelle semble tout à fait s’imbriquer dans la « cancel politic » de l’Union européenne….
Combien de temps avant les secouements ?
Note :
Jean Vinatier
Seriatim 2021
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