La morne campagne présidentielle poursuit son chemin avec l’annonce d’Anne Hidalgo ce 12 septembre à Rouen ignorant que Jeanne d’Arc n’y entendit plus jamais de voix….Maire de Paris, elle parle depuis Rouen alors même que l’originalité, à défaut de l’intelligence, aurait pu le faire débuter depuis une petite commune….
De son côté, Emmanuel Macron entre cadeaux hebdomadaires à la police (gratuité des transports pour eux quand elle est retirée aux agents de la SNCF) et promesses en vois-tu en voilà, le Président inaugure la verrière élyséenne aux trois couleurs version Buren pour donner corps à son futur patriotisme de campagne et dans le même temps, laisse l’Arc de triomphe emballé, un linceul attristant toute cette place de l’Etoile…sauf pour les bobos trottinettes qu’un rien extasie…
Eric Zemmour, quoique non candidat se voit déjà, sur ordre du CSA, contraint de renoncer à poursuivre sa chronique. Personne ne moufte ! Un dernier sondage le crédit de 10% d’intentions de vote. J’ai écrit mes réserves sur l’homme dont le programme ne bouleverse rien : d’ailleurs chaque samedi voyez-vous des pancartes « Génération Zemmour » dans les manifestations anti-passe sanitaire ? Non.
Les Verts découvrent la campagne…mais oui Yannick Jadot interpellé par un cégétiste breton s’aperçoit, ébahi que la voiture est vitale pour les ruraux ! La voiture, c’est la liberté. Le transport en commun n’est qu’une facilité de déplacement, ce n’est pas la même chose.
Les Républicains ont cette singularité de dépendre plus de candidats qui ont quitté ce parti, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, que de ceux en interne, ce qui en dit long sur leur porosité générale, la faiblesse qu’un Barnier tout flasque ne risquant pas de les regonfler.
Revenons à Anne Hidalgo, leader d'une gauche, elle-même mexicaine, dont j’écrivais qu’elle ne prendrait pas le risque de se présenter si Emmanuel Macron se maintenait, me contredit donc, soit parce qu’elle sait que le Président aurait une fin hollandaise, soit parce qu’elle croirait véritablement que les seuls électorats urbains, les plus votants qui ont élu des maires écologistes, seraient un sésame.
Certes, la mairie de Paris est une force financière considérable avec la possibilité de caser un grand nombre de gens ce qui pour le parti socialiste la rend inévitablement candidate. A la différence de Jacques Chirac, un élu rural corrézien monté à Paris pour sa conquête, puis de là une base de départ national, Anne Hidalgo, comme honteuse de sa mandature, zigzague et se met au diapason de sa dernière lubie, le 30 kilomètre heure, un immense signal de lenteur pour la France ! On ne voit pas pourquoi elle commet ce faux-pas : prendre la direction du PS ? Si elle fait un score à la Hamon, elle n’aura pas de perspective hormis de s’accrocher à la mairie, à la condition que les Jeux Olympiques de 2024 réussissent et que la facture ne connaisse pas comme à Tokyo une explosion pécuniaire : de 7 milliards à près de 28 milliards ! Il est vrai que dans son programme, elle promet le doublement des traitements des enseignants (70 milliards par an !) le début d’un cortège publicitaire avec de l’argent qu’ils n’ont pas et dont ils n’auront pas à assumer les responsabilités….
A la vérité, Anne Hidalgo qui fait du Emmanuel Macron (les bicéphales), est persuadé que les abondances financières, la croissance perpétuelle, les docilités des banques centrales sont une roue de la fortune quand la précarité et la pauvreté font des bonds. Son mondialisme pro-migrant qui ne cantonne à la seule communication (elle prend soin de les faire partir en province) sans appréhender aucunement que les prochaines vagues migratoires climatiques concernent des masses que nos campagnes n’accepteront pas même si Jacques Attali a affirmé que notre pays pouvait en accueillir : 400 millions (Fabius voulait que la France reçusse annuellement 200 millions de touristes !)
Anne Hidalgo première adjointe de 2001à 2014 puis maire de Paris depuis cette dernière date, a ravalé Paris au rang de village au sein du Grand Paris, elle est « mémaire » de l’enclos parisien où trottinettes et autres circulations douces évoluent bien sous le regard des foules de caméras, de toutes les tours érigées semblant autant surveiller les parisiens que dégouter les banlieusards d’y venir. Sous couvert de connexion de métropole à métropole (Paris, Londres, New-York) elle rétrécit la ville, ralentit tout faisant de Paris une ville en apesanteur, sale, aux multiples et permanents chantiers dont beaucoup servent à décourager les utilisateurs de voitures. Même là, elle risque d’avoir une surprise car les voitures qu’elles ne veut plus dans la ville (sauf la sienne), risquent d’être au-dessus de sa tête d’ici quelques années : comique !
Autant Jacques Chirac s’échinait au prestige de Paris comme vitrine pour la présidentielle, autant Anne Hidalgo patauge dans un gloubi-boulga écolo-migrants insécuritaire avec ce côté faussement baba-cool, faussement aimable mais dans la parfaite logique des tenants du système qui ne veulent pas qu’émergent des villes nationales, seulement des villes « ouvertes » par aéroports interposés où sont des avions qui, bien sûr, ne polluent pas du tout !
De saccage Paris à saccage la France, Anne Hidalgo a de la constance dans sa politique servie toujours par ces petits rires geignards dont il ne faut pas sous-estimer, malheureusement, les habiletés communicationnelles. Paris a voté 90% pour Macron, Hidalgo s’en accommode très bien, la vaccination a atteint 98% de la population, un record significatif du degré de soumission, notamment des jeunes en trottinettes affolés de ne plus pouvoir prendre un café : autrefois, les jeunes montaient des barricades, ruaient dans les brancards…là des marshmallows, bisounours que des bandes des banlieues ont dépouillé avec une facilité déconcertante lors des Projets X. Leur seule énergie capricieuse, c’est pour la teuf et encore : c’est où Randon ?
De saccage Paris à saccage la France, Anne Hidalgo en est l’illustratrice, celle de la décrépitude ambiante, de la mollesse, du gnangnan quotidien dont Parisiens et Français ont leur part de responsabilité. Telle que se met en branle la campagne présidentielle, véritable course au lissage de Marine Le Pen à la gauche, Emmanuel Macron faisant semblant de ne l’être pas sauf pour les réformes que Black rock et Bruxelles surveillent comme le lait sur le feu, son fleuve sera celui de la tristesse, de l’ennui et des perpétuelles émotions montées en épingle qui tiendront lieu de « prise de hauteur ».
A Rouen finit une Jeanne d’Arc dont le martyr accéléra la libération de la France, à Rouen se lance une Anne Hidalgo « mémaire » de l’enclos, enfermant…un fruit gâté parmi les autres d’un arbre politique déconnecté et irresponsable….
Jean Vinatier
Seriatim 2021
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