La police de Rotterdam a tiré à balles réelles sur des manifestants néerlandais: deux ou trois tués dit-on, peu importe, c'est l'acte ou le fait de tirer qui doit être regardé. Dans l’atmosphère dégradée en Europe à la suite des nouvelles mesures restrictives contre les libertés, les manifestations se multiplient alors que l’on vous parle de la cinquième vague, de la troisième dose en attendant la quatrième, que l’Autriche reconfine pour trois semaines l’ensemble de la population mais se heurte aux refus, nombreux, conjugués de l’armée et de la police pour opérer les contrôles.
A l’Élysée, les balles néerlandaises sont regardées avec bienveillance et assurance que l’ordre pourra se maintenir sans limite, l’Union européenne ne disant rien. Cependant Emmanuel Macron voit s’ouvrir trois fronts d’abord aux Antilles, (Guadeloupe, Martinique) autant contre la vaccination que contre le passe sanitaire car là-bas, on n’oublie pas d’avoir servi, autrefois, de cobayes pour des laboratoires pharmaceutiques avec le risque d’extension à La Réunion et Mayotte, que la Polynésie française s’ébranlerait aussi à son tour. Le second front est celui de La Nouvelle-Calédonie, plus grave encore. Le maintien du troisième référendum rencontre l’opposition forte des indépendantistes kanaks qui refuseront de reconnaitre le résultat. C’est là assez paradoxal car les accords de Matignon prévoyaient une série référendaire avec une restriction progressive du corps électoral pour favoriser les kanaks indépendantistes et dont le troisième devait être le terme de notre présence ! Mais voilà autant le COVID que la mise sur orbite de l’axe Indopacifique ont donné à La Nouvelle-Calédonie une place que la France n’imaginait pas jusque très très récemment : Paris s’échinant à décourager les Français (et aussi les Kanaks) à garder leurs intérêts dans le nickel laissant la main aux Américains et Chinois. Le troisième front doublement conflictuel, halieutique et migratoire avec le Royaume-Uni à la suite du Brexit : Londres se proposant même de faire débarquer des militaires…à Calais quand nos pêcheurs se préparent à courir sus aux anglais comme à l’époque de Jean Bart et de Surcouf !!!
D’une façon générale, l’Union européenne entérine les murs et autres barbelés (Pologne, Lituanie) contre les flux migratoires tout en y étant, en réalité, favorables mais contrainte, face aux manœuvres de la « Sémiramis du Nord » de soutenir un pouvoir varsovien contre lequel, elle vitupère à Bruxelles ; de même, se voile-t-elle la face quand la police batave tire sur des opposants aux restrictions des libertés donnant son blanc-seing à tous les gouvernements de l’Union dont celui français pour maintenir l’ordre quoique qu’il en coûte ! C’est là un basculement considérable pour un continent qui se targue d’être un épicentre des libertés, des démocraties qui donne chaque jour des leçons : en toute logique leur portée générale devrait se réduire ! Il y a comme un phénomène d’enfermement inquiétant s’opérant parmi des populations aux repérés de plus en plus floues, une conséquence du monde liquide et de son corollaire, l’individu atomisé, qui se défient de toute autorité, se fabriquent leurs sentiments et certitudes. Ainsi une Union européenne destinée à n’être qu’un espace de flux, humains, de biens et de matériels se transformerait en une multitude de centres nerveux pour l’heure absolument pas fédérés.
L’on nous parle beaucoup de la transition écologique dont on découvre le coût…et sa pollution mais moins de la transition démocratique. Nous avons en France, une situation assez unique. Au fur et à mesure que le successeur conjugué de François Hollande et de Nicolas Sarkozy imposait des lois sécuritaires, nous vîmes tous les corps intermédiaires s’effondrer laissant l’Élysée face à aux Français. Quelque part, les Français sans qu’ils en rendissent compte, étaient libérés de tous ces corps qui les protégeaient de moins en moins mais de l’autre côté, n’étant plus habitués à être libres par eux-mêmes, une part non négligeable préfère se mettre sous Macron quand les autres avec des colères et des remontrances diverses ne s’envisagent pas en fédération…puisque manque l’idée alternative, le courant idéologique politique qui ferait qu’une prise de risque n’apparaitrait pas infondée.
A l’échelle européenne, l’alternative à la construction européenne en cours est plus encore éparpillée, inclinant donc les autorités bruxelloises à serrer les vis, à regarder le gourdin et le colt comme des évidences, à clore très temporairement des frontières sans mesurer que du Maghreb au Moyen-Orient en passant par le Nord, le flux migratoire avait une viralité car jusqu’à maintenant dans la logique globaliste et égoïste (par exemple : pour l’Allemagne) il est vu comme irréversible et source de maintien de paix sociale par l’assurance de la continuité des retraites…..
Note :
1-je n’oublie pas ce qui se passe au Sahel qui est un quatrième front en train de craquer (voir événements au Burkina-Faso)
Jean Vinatier
Seriatim 2021
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