Au titre, on ajouterait : géopolitique d’un itinéraire….d’un enfant gâté qui ne fait pas illusion.
Article panoramique sous la forme d’une conversation agréable qui ne manque pas d’intérêt. Quant à la présidence française du Conseil de l’Union européenne où Emmanuel Macron veut faire de « l’Europe un grand continent » c’est plus de l’ordre du vœux pieux qui se vend bien en période électorale. Si jamais il se réalisait, il aurait dans les circonstances présentes, une consonance très très peu française.
Il est dommage que les médias français ne lisent pas (dans le sens ne pas rendre compte) la presse étrangère sur Emmanuel Macron, on est à des années lumières du compliment et de la hauteur de notre histoire…C’est triste !
« Que retenir à l'issue de la tournée d’Emmanuel Macron dans les pays du Golfe ? À travers cette chronique illustrée, Gilles Kepel dresse un tableau de la recomposition en cours des équilibres géopolitiques dans la péninsule et au-delà. »
« Le voyage d’Emmanuel Macron dans la péninsule arabique, du 2 au 4 décembre 2021, a été l’occasion pour la France, à la veille de sa présidence de l’Union européenne, d’affirmer un rôle de puissance stabilisatrice dans une zone Moyen-Orient Méditerranée déboussolée par le retrait américain de Kaboul le 30 août, en pleine recomposition depuis la signature des Accords d’Abraham au second semestre 2020, et marquée par une pression migratoire persistante, qui prend en otage les débats électoraux dans les démocraties du Vieux Continent, en termes sécuritaires, démographiques et culturels.
Ce déplacement scandé par les trois étapes de Dubaï, Doha et Djedda, intervient aussi alors que la dynamique impulsée par les accords d’Abraham entre Israël et quatre États arabes (Émirats Arabes Unis, Bahreïn, Soudan et Maroc – avec le nihil obstat saoudien) est en passe de fracturer « l’axe fréro-chiite » mis en place par la Turquie, le Qatar et l’Iran en soutien à l’islamisme politique des Frères musulmans depuis le blocus de l’émirat gazier par ses voisins, de juin 2017 à janvier 2021 [cartes 1 et 2]. La réconciliation saoudo-qatarienne, marquée par la tournée de l’ensemble des membres du CCEAG [Conseil de Coopération des États Arabes du Golfe] qu’a effectuée le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman dans la foulée de la visite du président français, témoigne de la remise en selle de cette alliance régionale, créée comme syndicat professionnel des exportateurs d’hydrocarbures et s’engageant désormais dans une mutation majeure afin de devenir le principal pourvoyeur mondial des énergies renouvelables pour demain, sous la menace du réchauffement global.
L’enjeu économique, et ses conséquences sociales et politiques pour chacun des pays concernés, sont tels que ceux-ci ont mis sous le boisseau des rivalités autrefois aiguisées par la présidence de Donald Trump. L’itinéraire même de l’Airbus présidentiel, qui a lié symboliquement trois destinations dont les dirigeants étaient encore à couteaux tirés un an auparavant, en témoigne éloquemment. Il en va de même de la symbolique des escales – par-delà la fin du statut de paria de Doha : aux Émirats et en Arabie, les puissances invitantes n’ont pas choisi la capitale pour recevoir leur hôte. »
La suite ci-dessous :
Jean Vinatier
Seriatim 2022
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