S’il n’y avait pas cette affaire Corse, la réélection d’Emmanuel Macron se déroulerait sans problème, se jouant de « l’aubaine ukrainienne », pas de campagne, rien, qu’une enjambée tranquille. Le successeur de François Hollande songeant même à dissoudre l’Assemblée nationale dès le 25 avril pour raccourcir le délai jusqu’aux législatives afin de s’assurer une plus grande majorité absolue (Eh oui cette fois, deux mois s’écoulaient entre le second tour et les législatives : trop long)
Les débats sont remplacés par un défilé où seuls huit des douze candidats figurent (enfin 7 le Président étant évidemment en visioconférence), une atteinte supplémentaire à l’exercice démocratique. Dès l’instant où un candidat obtient les 500 signatures, il est à égalité avec les autres. On notera que parmi les huit jugés notables, était Anne Hidalgo qui oscille entre 1 et 1,5% des intentions de vote ce qui la situe au niveau de NDA, Jean Lassalle, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud. En plus du déséquilibre, on sent bien les tripatouillages d’une Anne Hidalgo qui a assommé 55 heures les Français par ses incompétences et morgues diverses !!!
Si les routiers commencent à bloquer les dépôts pétroliers et qu’ici et là les énervements reprennent de la vigueur, Emmanuel Macron ne s’en alarme pas de trop. En effet, la guerre d’Ukraine annulant un relevé (un bien timide) des taux, les banques centrales dont la BCE émettront un « pognon de dingue » bienvenu « quoi qu’il en coûte » pour apaiser les tensions sociales, certains diront acheter. En dépit de la poursuite des craquements du monde, la mécanique de l’émission permanente d’argent arrose et arrose quand bien même le terrain commencerait à dégorger.
Mais voilà patatras, l’homicide contre Yvan Colonna met la Corse en ébullition, en presque émeute, mettant en lumière les calculs électoraux d’Emmanuel Macron. Cette autonomie de la Corse peut-elle empêcher Emmanuel Macron dans sa marche ? Sur cette idée, l’électorat du Président s’en moque adhérent à son « en même temps » qu’il réactive sur l’île de beauté. Disons-le durement, l’Élysée espère qu’Yvan Colonna rejoindra ses ancêtres très vite, cela produira sans doute des violences, des éruptions volcaniques mais bon, on se bat pour un héros vivant pas pour un défunt.
Emmanuel Macron s’offre même le ridicule du déguisement « Zelensky » (barbe de trois jours, capuche commando…etc,) il s’amuse et se distrait l’air grave. Les bourses remontent allégrement, les États-Unis se frottant les mains à l’idée de l’engoncement européen, avec à terme la récupération des parts de marché en Russie…tout va bien…quoique la Chine recommence à confiner Shenzhen : mais quelle importance, en France, le Covid ne redeviendra angoissant qu’après la présidentielle…
Pour l’heure, le monde liquide s’écoule bien, Emmanuel Macron liquide tranquillement la démocratie non par des coups d’État mais par des évidements successifs via des événements (Covid, Ukraine…etc): liberté devient sécuritaire, égalité devient précaire, fraternité devient surveillance. Ainsi se forge le nouveau fronton français sur fond d’une population vieillissante, de générations montantes se mettant la tête dans le sable…Plus de Brumaire mais du brumisateur faussement rafraichissant….
Jean Vinatier
Seriatim 2022
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